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Commentaire sur le Psaume 130

Cantique des degrés.

  1. Des lieux profonds je t’appelle, ô Éternel!
  2. Seigneur, écoute ma voix, prête l’oreille à la voix de mes supplications!
  3. Ô Éternel! si tu observes les iniquités, Seigneur, qui pourra subsister?
  4. Certainement il y a pardon auprès de toi, afin qu’on te craigne.
  1. J’attends l’Éternel, mon âme attend, et j’espère en sa parole.
  2. Mon âme attend le Seigneur, plus que les gardiens le matin, que les gardiens le matin.
  3. Qu’Israël espère en l’Éternel! Car auprès de l’Éternel est l’amour, auprès de lui abondante rédemption,
  4. et lui-même rachètera Israël de toutes ses iniquités.

 

Ce Psaume est le De Profundis qui se chante dans l’Église romaine au service des funérailles, et dès les premiers siècles il est compté parmi les Psaumes pénitentiaux. Il a souvent, sans doute, été en grande bénédiction et consolation à des âmes qui, par quelque sévère affliction ou quelque grand danger, avaient été amenées au sentiment de leurs péchés, car c’est un pareil état spirituel qu’il dépeint. Celui qui parle se trouve dans une grande détresse, détresse encore aggravée par la pensée que ses péchés ont élevé un mur de séparation entre lui et son Dieu, et qu’il s’est rendu indigne de la délivrance après laquelle il soupire ; cependant la foi aux promesses de Dieu n’est pas entièrement éteinte dans son cœur ; il en a encore assez pour espérer son pardon et le retour de la faveur de l’Éternel ; bien plus il s’efforce de réveiller chez ses frères la même confiance. Abenesra et Kimchi pensent que ce Psaume est une prière d’Israël dans la dispersion actuelle ; selon d’autres il se rapporte aux temps fâcheux qui suivirent le retour de Babylone. Le plus simple est d’admettre que David l’a composé tout d’abord en vue de circonstances personnelles et que c’est ses propres angoisses qu’il y dépeint ; mais que cet acte de pénitence si complet et si énergique, malgré sa brièveté, devait servir à l’usage de tous les affligés, peuples et individus, et qu’il se trouvera particulièrement propre à exprimer les sentiments d’Israël, quand ce peuple sera amené par la détresse des derniers jours à se tourner plus sincèrement et avec plus d’empressement que jamais vers le Dieu qui pardonne.

La première strophe représente une profonde angoisse (1-4) ; dans la seconde l’espérance prédomine (5-8).

Verset 1. Des lieux profonds je t’appelle, ô Éternel!

« Le psalmiste ne se laisse pas, comme cela arrive souvent, écraser et détourner de la prière par ses maux » (Calvin). — Même image dans Ps 69.3,15.

Verset 2. Seigneur, écoute ma voix, prête l’oreille à la voix de mes supplications!

Prière semblable à celle de Ps 28.2.

Verset 3. Ô Éternel! si tu observes les iniquités, Seigneur, qui pourra subsister?

« David donne ici un exemple à toute l’Église. Personne ne doit se présenter devant Dieu sans implorer humblement le pardon de ses péchés, surtout quand il nous traite sévèrement. Sachons qu’alors il exige de nous une confession semblable à celle-ci » (Calvin). — Le verbe que nous rendons par observer peut aussi se traduire : garder le souvenir. Comp. Ps 90.8. — Ce verset est l’un de ceux qui nous montrent le plus clairement que les fidèles de l’ancienne alliance ne pensaient point pouvoir être justifiés par leurs propres forces et leurs propres mérites, et qu’ils ne fondaient leurs espérances de salut que sur la grâce de Dieu et sur ses promesses. Mais c’est sans doute le Nouveau Testament qui a mis complètement en évidence cette grande doctrine de la justification par la foi. Tous ont péché et sont entièrement privés de la gloire de Dieu, étant justifiés gratuitement par sa grâce. Rm 3.22-23. (Voyez vol. I, p. 42-43).

Verset 4. Certainement il y a pardon auprès de toi, afin qu’on te craigne.

« Il faut que la pensée de la miséricorde divine s’associe au sentiment de nos péchés, sans cela il y a désespoir » (Calvin). — Ce verset se rattache au verset 2 et le verset 3 forme une sorte de parenthèse. Dans celui-ci le psalmiste déclare pourquoi, malgré ses péchés, il peut s’approcher de Dieu avec confiance. — Nous avons donné à la particule hébraïque qui commence ce verset la valeur d’une forte affirmation qu’elle a fréquemment. Comp. Ps 116.10. Les Septante, Cahen, Stier, la rendent par car, signification plus ordinaire encore ; cela donne à peu près le même sens, seulement il faut se rappeler que ce car se rattache non au verset qui précède immédiatement, mais au verset 2. D’autres (versions hollandaise, anglaise, Vivien, etc.) la rendent par mais, ce qui établirait une liaison plus étroite entre les versets 3 et 4, mais c’est trop s’écarter de la valeur ordinaire du mot en question. — Le second hémistiche constate que la reconnaissance pour le pardon reçu porte à l’amour, à l’obéissance, à la crainte filiale. « L’assurance du pardon est le fondement de l’obéissance » (Calvin). Comp. Ps 79.9 ; Lc 7.47.

Verset 5. J’attends l’Éternel, mon âme attend, et j’espère en sa parole.

« Ce verset montre le fruit de la foi à la miséricorde divine » (Calvin). — Attendre l’Éternel expliqué à l’occasion de Ps 25.3.

Verset 6. Mon âme attend le Seigneur, plus que les gardiens le matin, que les gardiens le matin.

D’après la version chaldéenne, les gardiens, à l’ardent désir desquels le psalmiste compare le sien, sont les lévites qui veillaient dans le temple et qui attendaient avec impatience le moment d’offrir l’oblation du matin. Selon d’autres il s’agit de sentinelles (militaires), mais c’est moins probable. — Selon Calvin, les répétitions (dans ce verset et le précédent) marquent la persévérance du psalmiste dans son espérance et elles ne font ressortir que trop notre froideur et nos hésitations dans le service de Dieu.

Verset 7. Qu’Israël espère en l’Éternel! Car auprès de l’Éternel est l’amour, auprès de lui abondante rédemption,

Le fidèle ne manque jamais de comprendre son peuple, son Eglise, dans ses vœux et ses prières. — Le second et le troisième hémistiche indiquent le fondement de la confiance à laquelle exhorte le premier. Comp. Ps 86.5.

Verset 8. et lui-même rachètera Israël de toutes ses iniquités.

Comp. Ps 103.3.

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 306-308

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  1. Est-ce-que Jésus reviens réellement vrai que fairons-nous d’abord.

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