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Question #38 – Comment Jésus fut-il établi Médiateur de l’alliance et comment exerce-t-il ce rôle?

Réponse: Jésus fut établi Médiateur du peuple de Dieu avant la fondation du monde par l’alliance éternelle de rédemption ; il a exécuté sa médiation dans l’histoire par la rédemption et poursuit son œuvre en assurant le salut de son peuple. ~ 1 Pierre 1.18-21

croixLe chapitre 8 présente la doctrine du Christ. On y retrouve des affirmations sur la personne du Christ (paragraphes : 2, 3, 7, 9) et d’autres affirmations sur l’œuvre du Christ (paragraphes : 4, 5, 6, 8, 10). Le paragraphe 1 sert d’introduction générale à la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Il est intéressant de constater le cadre dans lequel les théologiens réformés ont choisi de décrire cette doctrine : l’alliance.

La relation entre le Créateur et la créature a toujours eu lieu dans le cadre de différentes alliances qui déterminèrent les termes de cette relation : ce qui est exigé de l’homme et ce qui est promis par Dieu. Le chapitre 6 montre comment la première alliance des œuvres fut transgressée par l’homme, rendant ainsi nécessaire une nouvelle alliance de grâce pour éviter la malédiction de la première alliance. Le chapitre 7 présente cette alliance de grâce : son fondement, sa révélation et ses promesses. Et le chapitre 8 nous permet de comprendre l’unique médiation qui rend possible l’alliance de grâce : la médiation du Christ. Le salut qui en résulte sera exposé en détail dans les chapitres 10 à 18. Voici de quelle façon nous retrouvons ce glorieux Médiateur et sa parfaite médiation au début du chapitre 8 :

(Par. 1) Il a plu à Dieu, dans son dessein éternel, de choisir et d’établir le Seigneur Jésus, son Fils unique, selon les termes de l’alliance faite entre eux deux, comme Médiateur entre Dieu et l’homme, Prophète, Prêtre et Roi, Chef et Sauveur de son Église, Héritier de toutes choses, Juge du monde. Il lui a donné de toute éternité un peuple qui soit sa postérité, et qu’Il rachètera en temps voulu, l’appelant, le justifiant, le sanctifiant, et le glorifiant.

La médiation de l’alliance de grâce nous est présentée sous le triple motif du pactum salutis, historia salutis et ordo salutis. Ces expressions latines réfèrent au salut sous trois angles : son décret dans alliance éternelle de rédemption, son accomplissement dans l’histoire et son application individuelles aux personnes rachetées. Voyons comment l’Écriture révèle la médiation du Seigneur Jésus à chacune de ces étapes.

Le pactum salutis (l’alliance de rédemption) sur lequel se fonde tout le salut, n’a d’autre cause que le bon plaisir de Dieu. L’apôtre Paul attribue la prédestination dont Dieu est l’auteur au « bon plaisir de sa volonté » (Ep 1.5). Ce n’est donc pas une nécessité en Dieu ou de Dieu envers l’homme qui est la cause du salut, mais c’est l’unique bonté de la volonté de Dieu. Voilà pourquoi la confession affirme en tout premier lieu : « Il a plu à Dieu, dans son dessein éternel… » La confession continue en expliquant que ce dessein éternel de rédemption qui était en Dieu fut formé entre le Père et le Fils « selon les termes de l’alliance faite entre eux deux ». Nous avons déjà examiné les termes de l’alliance éternelle de rédemption dans la dernière étude, nous nous concentrerons sur son lien avec la médiation du Fils.

L’Écriture appelle le Médiateur de l’alliance « un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps » (1 P 1.19-20). Avant d’être manifesté dans le monde, le Médiateur fut prédestiné ; autrement dit, l’œuvre du Christ dans l’histoire fut déterminée dans l’éternité. Le Fils éternel de Dieu n’est pas devenu Médiateur entre Dieu et l’homme en réponse à un accident de parcours qui n’était pas au programme, mais pour accomplir la volonté éternelle de Dieu. C’est pour cette raison que la Bible parle de notre élection en Jésus-Christ avant la fondation du monde (Ep 1.3-5 ; 2 Tm 1.9). Nous n’avons pas été élus en nous-mêmes, mais en Jésus-Christ ; sa médiation remonte aux temps éternels. Les croyants sont le peuple que le Père a donné au Fils avant que le monde fut (Jn 6.37, 6.65, 10.29, 17.11, 24), cependant il devait racheter ce peuple pour qu’il puisse lui appartenir (Es 53.10-12).

L’historia salutis (l’histoire de la rédemption), comme cela apparaît déjà, est fondée sur le pactum salutis. Celui qui a été « prédestiné avant la fondation du monde » a aussi été « manifesté à la fin des temps ». C’est au cours de l’histoire que la médiation du Christ a pris une forme concrète lorsqu’en s’incarnant il est devenu « Prophète (Ac 3.22), Prêtre (Hé 5.5-6) et Roi (Ps 2.6 ; Lc 1.33), Chef et Sauveur de son Église (Ep 1.22-23), Héritier de toutes choses (Hé 1.2), Juge du monde (Ac 17.31) ». Réservons le triple office de la médiation du Christ (Prophète, Prêtre et Roi) pour l’étude des paragraphes 9 et 10 où ils sont élaborés.

Rappelons également que l’histoire de la rédemption, comme nous l’avons vu dans l’étude précédente, doit être envisagée en deux temps. Dans un premier temps, cette histoire débute dès Genèse 3 lorsque le Médiateur commença à être révélé. Elle se poursuit tout au long de l’Ancien Testament en le révélant de plus en plus au travers des ombres et des promesses qui y furent faites. Dans un deuxième temps, l’histoire de la rédemption commence véritablement lorsqu’à la fin des temps le Médiateur fut manifesté en chair dans le monde (1 Tm 3.16 ; 1 P 1.20). C’est alors que l’histoire de la rédemption passa de la typologie à l’eschatologie, de l’ombre à la réalité, de la promesse à l’accomplissement, de l’attente à l’arrivée. L’historia salutis s’achèva lorsque le Médiateur s’écria « Tout est accompli » (Jn 19.30), expira et ressuscita glorieux trois jours plus tard.

Dans les cercles universitaires, il est fréquent de rencontrer une fausse dichotomie par laquelle on cherche à distinguer le « vrai » Jésus historique du « faux » Jésus façonné par les croyances mythiques des premiers chrétiens. La réplique évangélique à cette erreur fut de confesser l’historicité de toutes les données bibliques concernant Jésus. Bien que l’histoire de la rédemption ne soit rien de moins que la pleine historicité des événements de la Bible, rappelons-nous que l’histoire du Christ n’est pas simplement historique, mais elle est l’Histoire finale de l’homme : la seule Histoire dans laquelle rédemption fut accomplie, la seule Histoire qui compte devant Dieu (Ac 4.12). Ainsi, ce qui importe n’est pas de « réussir » notre propre histoire, mais d’unir notre histoire à l’Histoire par laquelle la rédemption fut définitivement accomplie. Voici comment une telle chose est possible par l’ordo salutis.

L’ordo salutis (l’ordre du salut) est l’ordre par lequel le Médiateur applique son œuvre de rédemption à ceux qu’il a rachetés. La confession présente l’ordo salutis comme étant fondé à la foi sur le pactum et l’historia salutis : « Il lui a donné de toute éternité un peuple qui soit sa postérité [pactum salutis], et qu’Il rachètera en temps voulu [historia salutis], l’appelant, le justifiant, le sanctifiant, et le glorifiant [ordo salutis]. » Cette compréhension reflète clairement l’enseignement biblique :

29 Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils [pactum salutis], afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères [historia salutis]. 30 Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés [ordo salutis]. (Rm 8.29-30)

La prédestination a engendré la rédemption, mais il est nécessaire que le salut soit appliqué individuellement à ceux que le Christ a rachetés. L’application du salut se fait en vertu de la médiation du Christ : il appelle ceux que le Père lui a donnés (Jn 10.27). Il justifie ceux qui ont la foi en lui (Es 53.11). Il sanctifie ceux à qui il s’unit (Ep 5.26-27). Finalement il glorifiera ceux qui lui appartiennent en les rendant semblables à lui (Ph 3.21). Cet ordo salutis n’est pas complet et détaillé, mais il résume entièrement comment Christ opère sa médiation en notre faveur. Il nous rappelle que notre salut est entièrement l’œuvre du Médiateur même si nous y participons (Ep 2.10 ; Ph 2.12-13).

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Description: Une série de théologie systématique à partir de la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 – Liste des questions étudiées
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Première publication le 14 septembre 2016 @ 20 h 27 min

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  1. Wow,,,,un enseignement qui m’éclaire sur une vérité profonde !!!

    Merci mon frère

  2. Salut Pascal
    en parlant d’alliance, dans l’ancien Testament une alliance fut faite par le sang,lorsque la pâque fut établi en Égypte lorsque Dieu demanda de mettre du sang sur les linteaux de la porte et sur le dessus de la porte
    ce sont trois élément de protection qui donna le droit ou le privilège de ceux qui étaient dans ce couloir du sang, les premiers nés fussent épargné
    dans la nouvelle alliance on doit certainement retrouvé chose semblable sous un signe différent par Christ pour notre salut

    Merci en Son amour Alain

    1. Merci pour le commentaire Alain!
      Le fait que le sang de l’alliance de grâce n’avait pas encore été versé, est une des raisons pourquoi nous croyons que l’alliance de grâce était seulement sous la forme d’une promesse pendant l’AT et qu’elle prit la forme d’une alliance lorsqu’elle fut inaugurée par Christ.

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