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La doctrine du mariage – Théologie systématique #25

Le chapitre sur le mariage vient non pas après celui sur l’Église, mais après celui sur le gouvernement politique. Ce positionnement est en grande partie influencé par le rejet de la conception médiévale et romaine du mariage comme un sacrement de l’Église. Dans la conception protestante, le mariage est une ordonnance créationnelle et non un sacrement chrétien. Le mariage relève donc en grande partie de la sphère civile, bien qu’il comporte des éléments religieux et qu’il puisse être célébré selon un rite chrétien. Néanmoins, les mariages non chrétiens sont légitimes à nos yeux puisqu’il s’agit d’une ordonnance universelle qui appartient au cadre de la création et non de la rédemption (Mc 12.25).

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En ouvrant ce chapitre de la confession, on trouve quatre paragraphes qui présentent respectivement une définition du mariage (par. 1), les buts du mariage (par. 2) et les conditions entourant le mariage (par. 3-4). Ce chapitre n’a pas le même titre que le chapitre correspondant de la Confession de foi de Westminster qui est intitulé Le mariage et le divorce. En effet, la Confession de 1689 ne traite pas directement du divorce puisque les paragraphes 5-6 de la Westminster n’ont pas été reproduits. Comment expliquer ce retrait?

Les baptistes ne furent pas les premiers à retirer ces paragraphes qui se trouvent dans la version initiale de 1646 de la Confession de Westminster. La version approuvée par le Parlement anglais en 1648 avait déjà retiré ces deux paragraphes, jugeant préférable de ne pas inclure des articles sur le divorce dans une confession de foi. Les congrégationalistes ont suivi la version de 1648 en préparant la déclaration de Savoie (1658) et les baptistes aussi en préparant la Deuxième confession de foi de Londres (1677, 1689). Il ne faut cependant pas interpréter l’absence des paragraphes 5-6 comme un rejet absolu du divorce et du remariage. Les baptistes ont préféré garder cette question délicate, et souvent sensible, ouverte à différents points de vue. Nous aborderons brièvement la question du divorce et remariage en exposant le paragraphe 1 et la notion de mariage légitime. Voici quatre questions par lesquelles nous étudierons le chapitre 25 :

  1. Qu’est-ce qu’un mariage légitime devant Dieu? (disponible merc. 22 nov. 2023)
  2. Qu’est-ce qu’un divorce légitime devant Dieu? (disponible merc. 29 nov. 2023)
  3. Quels sont les buts du mariage légitime? (disponible merc. 6 déc. 2023)
  4. Quelles sont les conditions pour qu’un mariage soit légitime? (disponible merc. 13 déc. 2023)

Le mariage (confession de 1689, chap. 25)

Par. 1 – Le mariage est contracté entre un seul homme et une seule femme ; aussi, il n’est pas permis qu’un homme ait plus d’une femme ou qu’une femme ait plus d’un mari à la fois1.

1. Ge 2.24 ; Mal 2.15 ; Mt 19.5,6

Par. 2 – Le mariage a été institué pour le soutien mutuel du mari et de la femme2, en vue de l’accroissement du genre humain par légitime descendance3 et afin de parer à l’impudicité4.

2. Ge 2.18 3. Ge 1.28 4. 1 Co 7.2,9

Par. 3 – Tous ceux qui sont capables de donner leur consentement avec discernement peuvent légitimement se marier5. Cependant, il est du devoir des chrétiens de ne contracter cette union que dans le Seigneur6. Par conséquent, ceux qui professent la vraie religion ne doivent pas se marier avec des infidèles ou des idolâtres ; de plus, leur piété devrait les empêcher de se mettre sous un joug différent en épousant des personnes notoirement connues pour leur inconduite ou qui soutiennent de damnables hérésies7.

5. Hé 13.4 ; 1 Ti 4.3 6. 1 Co 7.39 7. Né 13.25-27

Par. 4 – Il ne doit pas y avoir de mariage aux degrés de consanguinité ou de parenté par alliance interdits par la Parole8. De telles unions incestueuses ne peuvent être légitimées par aucune loi humaine, ni par le consentement des parties, pour permettre à ces personnes de vivre ensemble comme mari et femme9.

8. Lé 18 9. Mc 6.18 ; 1 Co 5.1

 

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