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Commentaire sur le Psaume 91

  1. Celui qui demeure dans l’asile du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant.
  1. Je dis à l’Éternel : Mon Refuge, ma Forteresse, mon Dieu en qui je me confie!
  2. Car c’est lui qui te dégage du filet de l’oiseleur, de la peste désastreuse ;
  3. il te couvre de ses plumes, et tu te réfugies sous ses ailes ; sa vérité est bouclier et armure.
  4. Tu n’as pas à craindre les frayeurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour,
  5. ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui sévit en plein midi.
  6. Qu’il en tombe mille à ton côté, dix mille à ta droite, on ne t’atteindra pas ;
  7. tu ne feras que voir de tes yeux, et tu seras témoin de la rétribution des méchants.
  1. Car toi, ô Éternel! tu es mon Refuge. Tu as pris le Très-Haut pour demeure ;
  2. aucun mal ne t’atteindra, aucune plaie n’approchera de ta tente,
  3. car il te remettra à ses anges, pour qu’ils te gardent dans toutes tes voies ;
  4. ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre :
  5. tu marcheras sur le lion et la vipère, tu fouleras le lionceau et le dragon.
  6. Puisqu’il m’est attaché je le délivrerai, parce qu’il connaît mon nom je le mettrai en lieu sûr ;
  7. il m’invoquera et je lui répondrai ; dans la détresse je serai avec lui ; je l’en retirerai et le glorifierai.
  8. Je le rassasierai de longs jours, et lui ferai voir ma délivrance.

L’idée que le psalmiste a voulu développer dans ce cantique est celle de la sécurité dont jouit le fidèle sous la protection de son Dieu ; et bien souvent déjà il a servi à réveiller et à fortifier la foi des enfants de Dieu à l’heure du danger, à la veille d’une bataille, sur les grandes eaux, au milieu d’une épidémie, etc., et c’est en quelque sorte un commentaire de cette belle parole de St. Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? (Rm 8.31). Mais, comme toutes les promesses adressées aux fidèles s’appliquent à plus forte raison à Celui qui est à la fois leur chef et leur représentant, nous approuvons le titre que ce Psaume porte dans la version syriaque : Victoire de Christ et victoires qui s’obtiennent par lui. Quelques commentateurs anglais l’appliquent aussi à Notre Seigneur ; seulement il ne faut pas le lui appliquer exclusivement. Il ne faut pas non plus l’appliquer soit à Jésus-Christ soit aux fidèles, sans tenir compte d’autres déclarations de l’Écriture qui en déterminent le véritable sens. Satan, que l’on peut à bon droit considérer comme le père et l’inventeur de ce rationalisme impie qui a malheureusement encore des chaires à sa disposition dans maint pays protestants, ne se montre pas toujours aussi mauvais théologien que plusieurs de ceux qui sont ses disciples et ses instruments ; c’est avec raison qu’il citait au Seigneur Jésus la promesse renfermée dans les versets 11 et 12 de notre Psaume (Mt 4.6) lorsqu’il voulut l’engager à se précipiter du haut du temple ; son tort était d’isoler cette promesse et de la séparer d’autres passages de la Parole de Dieu qui nous enseignent les conditions dans lesquelles on peut légitimement se l’approprier.

Le Psaume commence par un verset qui en résume le contenu et qui lui sert en quelque sorte de titre (v. 1). Puis viennent deux strophes (2-8 et 9-13) dans chacune desquelles le psalmiste commence par exprimer en quelques paroles (v. 2 et premier hémistiche du v. 9) la confiance qu’il avait mise en Dieu ; après quoi il invite les autres fidèles à suivre son exemple, leur rappelant que la protection du Tout-Puissant leur est assurée. Enfin, dans la dernière strophe, c’est Dieu lui-même qui prend la parole pour confirmer ces précieuses promesses (14-16).

Verset 1. Celui qui demeure dans l’asile du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant.

« On ne trouve un asile sûr que lorsqu’on se place sous la protection de Dieu au lieu d’aller chercher du secours çà et là » (Calvin). Comparez Ps 27.5.

Verset 2. Je dis à l’Éternel : Mon Refuge, ma Forteresse, mon Dieu en qui je me confie!

David commence par citer sa propre expérience à l’appui de la vérité qu’il vient d’énoncer. Il nomme également Dieu son refuge dans Ps 71.5, et sa forteresse dans Ps 18.3. — La version anglaise donne pour le premier hémistiche une traduction qui est admissible, cependant moins naturelle que celle que nous avons adoptée avec la plupart des versions anciennes et modernes : Je dis de l’Éternel : mon Refuge, etc., etc.

Verset 3. Car c’est lui qui te dégage du filet de l’oiseleur, de la peste désastreuse ;

Pour expliquer le changement de personnes entre le verset précédent et celui-ci, on pourrait supposer (comme Calvin) qu’ici le psalmiste se parle à lui-même ; mais il est plus naturel de penser qu’il s’adresse à d’autres fidèles. — Comme il est question de maladies proprement dites dans un autre verset (v. 6), il est possible que le second hémistiche doive être pris au figuré ; le parallélisme indiquerait alors qu’il s’agit de maux dont le fidèle est menacé par la méchanceté des hommes.

Verset 4. il te couvre de ses plumes, et tu te réfugies sous ses ailes ; sa vérité est bouclier et armure.

Cette belle image de l’oiseau qui abrite ses petits sous ses ailes se retrouve Dt 32.11 ; Ps 17.9, 63.8 ; Mt 23.37.

Versets 5-6. Tu n’as pas à craindre les frayeurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour, ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui sévit en plein midi.

C’est probablement d’attaques de la part des hommes qu’il est question dans ce verset. Nous ne pouvons cependant pas passer sous silence l’opinion de quelques rabbins qui pensent qu’il représente, ainsi que le verset suivant, l’action des esprits malfaisants, des démons ; cette explication a été reprise de nos jours par le docteur Stier. Il nous paraît plus naturel de prendre les expressions flèche, peste, contagion au sens propre ; mais il est fort possible qu’en parlant des frayeurs de la nuit le psalmiste ait pensé non-seulement à des ennemis sous forme humaine, mais aussi à ces ennemis invisibles qui nous enveloppent de toutes parts, à ces esprits malins qui sont dans les airs, Ep 6.12, et dont l’influence est beaucoup plus considérable que nous ne le croyons généralement.

Verset 7. Qu’il en tombe mille à ton côté, dix mille à ta droite, on ne t’atteindra pas ;

Il s’agit de dangers divers : guerres, pestes, etc.

Verset 8. tu ne feras que voir de tes yeux, et tu seras témoin de la rétribution des méchants.

Même pensée que dans Ps 37.34.

Verset 9. Car toi, ô Éternel! tu es mon Refuge. Tu as pris le Très-Haut pour demeure ;

Il y a ici un brusque changement de personne comme au commencement de la première strophe. Dans le premier hémistiche le psalmiste s’adresse à Dieu, dans le second aux fidèles. — Demeure, voyez Ps 90.1. — « S’il répète ce qu’il a déjà dit, c’est afin d’inculquer une vérité trop oubliée. On n’est que trop disposé à aller chercher le secours ailleurs qu’auprès de Dieu » (Calvin).

Verset 10. aucun mal ne t’atteindra, aucune plaie n’approchera de ta tente,

« Les fidèles ont aussi des maux à endurer, mais ils ne sont pas complètement renversés » (Calvin). — Il y a peut-être allusion à Ex 12.23.

Versets 11-12. car il te remettra à ses anges, pour qu’ils te gardent dans toutes tes voies ; ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre :

Littéralement : il commandera à ses anges pour toi. La pensée du ministère des anges en faveur des fidèles est assurément douce et encourageante. Comparez Gn 28.12 ; 2 R 6.16 ; Hé 1.14. — Comme le dit très bien Calvin, « nous ne pourrions faire trois pas sans le secours de Dieu. » Mais de peur que Satan ne nous porte à nous appliquer cette promesse mal à propos, comme il essaya de le faire pour Jésus, souvenons-nous qu’elle ne peut pas concerner ceux qui vont eux-mêmes chercher le danger ou qui se placent de quelque manière hors de la ligne du devoir.

Verset 13. tu marcheras sur le lion et la vipère, tu fouleras le lionceau et le dragon.

Promesse qui nous garantit également la victoire sur l’ancien Serpent et sur nos autres ennemis spirituels. Comparez Gn 3.15 ; Rm 16.20. — On ne peut pas décider ce qu’il faut entendre par le dragon, peut-être le crocodile.

Versets 14-15. Puisqu’il m’est attaché je le délivrerai, parce qu’il connaît mon nom je le mettrai en lieu sûr ; il m’invoquera et je lui répondrai ; dans la détresse je serai avec lui ; je l’en retirerai et le glorifierai.

Calvin rend très bien la valeur du premier verbe : c’est « se reposer doucement sur Dieu et jouir de sa grâce. » — Connaître le nom de Dieu c’est, selon Kimchi, « aimer le Dieu saint et béni. » — Sur le nom de Dieu, voyez l’explication de Ps 8.2.

Verset 16. Je le rassasierai de longs jours, et lui ferai voir ma délivrance.

Le premier hémistiche rappelle Ps 21.5, 90.14. — Kimchi entend par la délivrance la venue du Messie. La promesse s’applique sans doute d’abord aux délivrances particulières et personnelles que le fidèle peut désirer, mais elle embrasse aussi les diverses phases de l’histoire du royaume de Dieu et le salut final.

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 129-133

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