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Commentaire sur le Psaume 128

Cantique des degrés.

  1. Heureux tout homme qui craint l’Éternel, et qui marche dans ses voies.
  1. Le travail de tes mains, certainement, tu le mangeras ; à toi bonheur et prospérité!
  2. Ta femme sera comme une vigne fertile, sur les côtés de ta maison ; tes fils, comme de jeunes oliviers, entoureront ta table.
  1. Voici, c’est ainsi que sera certainement béni, l’homme qui craint l’Éternel!
  1. L’Éternel te bénira de Sion ; tu es assuré de voir la prospérité de Jérusalem, tous les jours de ta vie ;
  2. et tu es assuré de voir des enfants à tes enfants. Paix sur Israël!

 

Dans l’Église anglicane, ce Psaume fait partie des cérémonies du mariage ; il se chante immédiatement après que la bénédiction nuptiale a été prononcée par le prêtre, et les promesses qu’il renferme sont en effet bien propres à fortifier la foi de deux époux qui viennent d’être unis par ce lien sacré. Il se rattache évidemment au Psaume précédent et en est le développement. Le Psaume 127 démontrait la nécessité de la bénédiction de Dieu pour toutes les entreprises de l’homme ; celui-ci nous dépeint les effets de cette bénédiction dans la vie des familles sous des images aussi gracieuses que touchantes. Mais si toute famille pieuse (israélite ou chrétienne) y retrouve ses expériences, ce délicieux cantique sera particulièrement compris et goûté par le peuple d’Israël lors de son rétablissement, alors que s’accomplira cette promesse du Deutéronome : L’Éternel votre Dieu vous comblera de biens dans tous les travaux de vos mains, dans les enfants qui sortiront de votre sein, dans la fécondité de vos troupeaux, dans tout ce qui naîtra de votre terre et dans une abondance de toutes choses. (Dt 30.9). C’est donc avec raison que Kimchi dit que ce Psaume s’accomplira dans le temps du Messie, pour les Israélites, soit vivants, soit ressuscités.

Le Psaume se découpe en deux strophes de deux versets chacune, dans lesquelles l’auteur sacré, s’adressant au fidèle, lui promet d’abord les joies de la famille (2-3), ensuite la satisfaction de vivre au sein d’un peuple heureux et prospère et de voir se perpétuer sa race (5-6). Chacune d’elles est précédée d’un verset dans lequel il proclame le bonheur du fidèle, en parlant de lui à la troisième personne (1 et 4).

Verset 1. Heureux tout homme qui craint l’Éternel, et qui marche dans ses voies.

Ce que l’Écriture nous enseigne des conditions du bonheur est un paradoxe aux yeux des mondains et des sages du siècle ; néanmoins c’est une vérité que l’expérience confirme. — Le second hémistiche montre en quoi consiste la crainte de Dieu, afin qu’on ne se fasse pas d’illusions à cet égard. Comp. Ps 25.12.

Verset 2. Le travail de tes mains, certainement, tu le mangeras ; à toi bonheur et prospérité!

Il y a dans le premier hémistiche une particule à laquelle nous avons donné la même valeur que dans Ps 118.10. Calvin, Cahen et la version hollandaise, la rendent par lorsque, et considèrent le second hémistiche comme dépendant du premier. Le sens est alors : C’est toi-même qui recueille ras le fruit de ton travail, et alors (par là même) tu prospéreras et tu seras heureux. Cette explication serait assez naturelle, mais la place qu’occupe la particule en question (au milieu de l’hémistiche et non au commencement) ne permet guère de l’adopter. Nous avons préféré la traduction de Maurer et de Clauss, dont celle de Perret-Gentil se rapproche beaucoup. Le premier hémistiche établit bien la nécessité du travail de la part de l’homme, s’il veut jouir de la bénédiction divine. Ce passage sert ainsi de complément à Ps 127.1-3. « C’est dans le travail que tu trouveras le bonheur, et non dans l’oisiveté, dans les plaisirs, etc. » (Calvin).

Verset 3. Ta femme sera comme une vigne fertile, sur les côtés de ta maison ; tes fils, comme de jeunes oliviers, entoureront ta table.

La belle image de la vigne, sous laquelle le psalmiste représente la bienfaisante influence de la femme dans la maison, se retrouve dans le Nouveau Testament pour représenter l’union des fidèles avec Jésus-Christ. (Jn 15.1-5.) Celle de l’olivier, pour représenter la force que possède l’homme béni d’en haut, se retrouve Ps 52.10.

Verset 4. Voici, c’est ainsi que sera certainement béni, l’homme qui craint l’Éternel!

Nous avons traduit la particule hébraïque qui se retrouve dans le premier hémistiche de la même manière qu’au verset 2. Ici elle est rendue comme nous par les versions hollandaise et italienne ; dans d’autres elle ne l’est pas du tout, et c’est à tort.

Versets 5-6. L’Éternel te bénira de Sion ; tu es assuré de voir la prospérité de Jérusalem, tous les jours de ta vie ; et tu es assuré de voir des enfants à tes enfants. Paix sur Israël!

Le verbe voir est à l’impératif dans ce verset et le suivant, mais la plupart des versions lui donnent avec raison la valeur d’un vœu, d’une promesse ou d’un futur très certain, idée que nous avons aussi cherché à faire ressortir. — « Le bien de l’Église doit nous occuper autant que le nôtre et nous ne devons point les séparer » (Calvin). — De Sion, comparez l’explication de Ps 14.7.

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 301-303

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