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La discrimination du Gouvernement du Québec envers les croyants

Un texte de Nathalie Elgrably-Lévi publié dans Le Journal de Montréal aujourd’hui.


Depuis le 1er juin, les garderies sont soumises à la nouvelle directive du gouvernement du Québec sur la prohibition de l’enseignement de la religion. Nombreux sont ceux qui ont applaudi cette initiative sous prétexte que la foi en Dieu est une aberration, que les religions nuisent au développement de l’esprit, etc.

On peut être athée. On peut même éprouver un profond dégoût pour la religion. Toutefois, prendre position dans ce débat en fonction de notre appréciation des religions est une erreur. Ce n’est pas de l’existence de Dieu dont il est ici question, mais de la légitimité de l’État d’intervenir en matière religieuse.

Comme chaque fois que l’État rend obligatoire un modèle unique et universel, il crée deux catégories de citoyens jouissant de droits et de libertés inégaux : ceux qui sont avantagés par le modèle, et ceux qui en subissent les préjudices. C’est le cas avec la laïcisation forcée des garderies. D’un côté, l’État privilégie les athées et les ennemis des religions qui ont maintenant droit à des services qui répondent parfaitement à leurs valeurs. De l’autre, il méprise les croyants qui voient leurs préférences ignorées et leurs libertés bafouées. Ainsi, au Québec, en 2011, les croyants sont carrément devenus des citoyens de second rang!

Discrimination

Pourtant, la Charte des droits et libertés, dont la classe politique se gargarise allègrement, contient un article stipulant que « Toute personne a droit à la reconnaissance et à l’exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur (…) la religion (…)? » Où est donc la « pleine égalité » quand elle accorde aux athées des droits qu’elle refuse aux croyants?

Plusieurs affirment que la religion doit rester à la maison, et que les contribuables n’ont pas à payer pour les croyances de certains. Argument indéfendable! D’abord, parce que les croyants paient leurs impôts comme tout le monde. D’ailleurs, l’État n’éprouve aucun scrupule à prendre leur argent, alors pourquoi leur refuser les services qu’ils souhaitent? Ensuite, parce que le principe même de l’impôt, un principe collectiviste, signifie qu’il est impossible de payer uniquement pour ce qui nous convient. On trouve normal que les végétariens subventionnent l’industrie porcine, que les pacifistes paient pour l’armée, et que les militants pro-vie financent les avortements. C’est une question de solidarité, paraît-il. Alors pourquoi tant d’émois lorsqu’il est question de financer des garderies religieuses? Assisterions-nous à l’étatisation de la discrimination?

Conclusion

Jusqu’à récemment, le Québec offrait des services de garde pour satisfaire les croyances et les valeurs de tous les parents. Cette époque est maintenant révolue. Il y a là une conclusion importante à tirer : accepter l’argent de l’État, c’est comme signer un pacte avec le diable. En échange de quelques dollars, il faut accepter de lui donner le plein contrôle, et de renoncer à nos libertés, à nos valeurs, voire à nos plus profondes convictions. Ne l’oublions jamais!

Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l’Institut économique de Montréal.

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  1. En vertu de cette nouvelle loi, un fonctionnaire a informé la directrice d’une garderie qu’elle pourraient continuer à chanter la populaire chanson Au Clair de la lune pour autant que le dernier vers « Pour l’amour de Dieu » soit omis. Oui, c’est aussi fou que ça!

    http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2011/06/quebec-contestation-judiciaire-contre.html
    Comment font les vrais chrétiens pour vivre dans une société si hostile à leurs valeurs et leur identité?

  2. Quelqu’un a écrit ça hier sur Facebook; je croyais que c’était un plaisanterie…

     

    Pour répondre à ta question, je crois que le monde, depuis toujours, est hostile à Dieu, à son règne, à son peuple. Chaque époque, chaque civilisation a eu son lot d’attaques; celle-ci sont parfois pires, mais une société chrétienne ça n’existe pas véritablement. Nous sommes dans le monde de Genèse 3.

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  5. Vous mentionnez que le gouvernement ne devrait pas s’ingérer dans le droit de l’enseignement de la religion et pourtant, les prêtes disaient tant quoi faire à leur paroissiens. LA religion a contrôlée le gouvernement très longtsmps. Ma mère fait partie des femmes qui ont été mises à la porte de l’église car elle avait dit au prêtre qu’elle ne voulait plus d’enfants après moi. Elle en avait déjà 5 à 34 ans. On parle des années 1963 ce qui ne fait pas si longtemps. Cela ne l’a pas empêché de rester croyante à sa façon mais elle n’est plus jamais allée à la messe du dimanche. Justement à cause de la diversité des religions que nous acceptons de plus en plus, leur enseignement et leur pratique devient une affaire personnelle. Les enseignants se plaignent souvent, peut-être avec raison, d’avoir à faire le travail des parents. Alors ce sera un tâche de moins justement. C’est un raz-le-bol d’entendre toujours parler de la Charte des droits et libertés avec toutes sortes d’interprétations farfelues… L’État est en charge de l’enseignement et peut y légiférer selon les circonstances de chaque époque.

    1. L’État a peut-être une responsabilité dans l’enseignement, mais son mandat n’est pas absolu et son autorité ne doit d’aucune façon usurper celle des parents.

  6. Si nous perdons notre foi, ceux qui on foi en autre choses combleront ce vide. 

    Conclusion; nous avons décider d’abolir le system scolaire confessionnel, maintenant toutes sortes d’influences sont permis, différentes religions tel l’Islam, mais surtout, la notion scientifique évolutionniste qui n’est qu’une hypothèse improuvable promulguant l’athéisme.

    Nous sommes maintenant laissé à nous-même afin d’enseigner la VÉRITÉ à nos enfants n’en déplaise les instances gouvernementales.

    Je suis protestant Évangélique Baptiste. Nous devons faire front commun dans notre foi en Jésus Christ  en nous accrochant à la Sainte Doctrine de la résurrection de Jésus Christ afin d’influencer notre système politique et former une voix commune et finalement faire respecter nos droits prévus par la charte des droits Canadienne. 

    Ces règlements inconstitutionnels doivent être abolis. 

  7. C’est la pratique de la region et la liberté d’y croire que la Charte canadienne vise et non son enseignement. 

  8. Il faudrait que les prêtres trouvent un moyen de remplir les églises afin qu’ils fassent l’enseignement de la religion; c’est une tâche qui leur revient.

  9. J’ai relu l’article et il est injuste de dire que les athés sont avantagés dans cette décision. Seulement par cette affirmation, vous bafouez vous-même la liberté des non-croyants, donc cet argument n’a aucune valeur juridique. L’État veut que les établissements d’enseignements soient « neutres » tout comme un jury doit être totalement neutre lors d’un procès criminel. Il préconise alors l’absence de discrimination même entre les élèves. Nous vivons peut-être enfin une époque CARTÉSIENNE, chaque chose à sa place. Demander à un enfant de croire en quelque Dieu que ce soit est en soit une atteinte à sa liberté et n’a rien à voir avec l’enseignement de valeurs humaines. J’ai fait mes études avec des religieuses au secondaire, et j’ai souvenir de m’être sentie bafouée (comme vous le dites) tout simplement parce que je questionnais et je cherchais des réponses à ce qu’on voulait me forcer à croire. Mon enseignement des sciences religieuses était une torture et ce n’était pas ce que j’attendais de mon école. Je pousse même mon raisonnement à ceci: tout être humain, quelque soit son ÂGE a droit à la liberté d’exercer quelque religion que ce soit ou aucune. La liberté de penser est un fondement de la Charte et la discrimination en raison de l’âge est sanctionnsée par la Charte. On veut enseigner la religion aux enfants parce qu’ils sont plus maléables et influençables??
     Fréquenter l’école est une « l’obligation » imposée aux parents d’enfants âgées de moins de 16 ans. Ce n’est même pas un droit ni un privilège mais une obligation. À plus forte raison, l’État a « l’obligation » de règlementer ce qui y est enseigné. Il s’agit d’un contrat entre l’État et les parents et non l’État et les communautés religieuses ou les enseignants. Faites comme Jésus l’enseignait, allez cogner à d’autres portes si celle-là se ferme. LÉtat ne vous empêche aucunement de faire cet enseignement ailleurs. Seulement se concentrer sur la liberté des enseignants est une entrave à la liberté des enfants qui est celle de choisir également une religion ou une autre ou aucune.
    C’est ainsi que la Charte doit s’appliquer.

    1. Merci Caroline de prendre le temps de nous écrire… Je prendrai le temps de vous répondre dès que j’aurai une minute.

    2. @ Caroline

      J’ai relu l’article et il est injuste de dire que les athés sont avantagés dans cette décision. Seulement par cette affirmation, vous bafouez vous-même la liberté des non-croyants, donc cet argument n’a aucune valeur juridique. L’État veut que les établissements d’enseignements soient « neutres »

      Vous présupposez que le laïcisme est neutre, cette idéologie n’est pas plus neutre que n’importe quelle religion et elle est également un point de vue religieux. Enseigner objectivement le christianisme ce n’est pas « demander à un enfant de croire en quelque Dieu » et ce n’est pas « une atteinte à sa liberté ». Il ne s’agit pas de leur imposer ce point de vue, mais de les en informer… De plus, Les enfants ne sont pas des citoyens automnes au même titre que les adultes, ils relèvent de l’autorité de leurs parents, ceux-ci ont donc un droit de regard et ont le dernier mot sur leur éducation.

      Je comprends que vous avez reçu votre éducation dans un milieu qui imposait de manière intransigeante un point de vue religieux qui ne vous était pas permis de questionner. Mais n’est-ce pas la même chose qui arrive aujourd’hui avec l’imposition unilatérale d’un point de vue unique? La liberté des enfants (et des parents) n’est-elle pas violée?

      Une des solutions à ce problème consiste à réduire au maximum le rôle de l’État dans l’éducation. Idéalement, si chaque établissement était privé chacun pourrait choisir en fonction de ses préférences sans se faire imposer un curriculum contraire à ses valeurs et ses croyances. Réalistement, les écoles publiques devraient s’en tenir à un curriculum minimal qui exclut la religion, la morale, la sexualité, etc. La biologie et les sciences physiques devraient également prendre en compte le paradigme du dessin intelligent qui n’est pas une approche fidéiste, mais scientifique…

  10. à M. Joanette,

    Les notions scientifiques évolutionnistes n’excluent aucunement la possibilité de devenir croyant; il n’y a pas d’âge pour découvrir que nous avons la foi. Je connais des scientifiques qui se sont convertis. Certains voient un lien entre les théories de l’évolution et Dieu et auront une lecture différente de la Bible.  

    Le préambule de la Charte Québécoise des droits et libertés de la personne se lit comme ceci:

    onsidérant que tout être humain possède des droits et libertés intrinsèques, destinés à assurer sa protection et son épanouissement ;
    Considérant que tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont droit à une égale protection de la loi :
    Considérant que le respect de la dignité de l’être humain et la reconnaissance des droits et libertés dont il est titulaire constituent le fondement de la justice et de la paix ;
    Considérant que les droits et libertés de la personne humaine sont inséparables des droits et libertés d’autrui et du bien-être général;
    Considérant qu’il y a lieu d’affirmer solennellement dans une Charte des libertés et droits fondamentaux de la personne afin que ceux-ci soient garantis par la volonté collective et mieux protégés contre toute violation ;

    Enseigner LA VÉRITÉ…..  

  11. Merci d’avoir pris le temps de répondre; je comprends mieux et je suis d’accord avec certains de vos arguments. 

  12. En fait je suis plutôt d’accord avec le but que vous recherchez et la tâche de trouver un terrain d’entente est lourde pour chacune des institutions. Mais sans vouloir vous vexer, il est faux d’affirmer que les enfants sont des citoyens autonomes au même titre que les adultes « légalement parlant » simplement parce que ces derniers en ont l’autorité.

    Il faut toujours garder à l’esprit que nos lois expriment la reconnaissance de l’existence d’inégalités devant la Loi et en assume la protection. La responsabilité familiale est différente également de l’autorité parentale. 

     L’État se questionne probablement concernant cette  liberté qui a été accordée autrefois et nous savons tous pourquoi.   Espérons que ces questionnements et les dialogues feront avancer les choses.

          

    1. Mais sans vouloir vous vexer, il est faux d’affirmer que les enfants sont des citoyens autonomes au même titre que les adultes « légalement parlant » simplement parce que ces derniers en ont l’autorité.

      Vous ne me vexez pas pas du tout, c’est exactement ce que j’ai dit… 😉

  13. Correction: dans le texte précédent nous devrions lire assument. Désolée pour cette faute.

    Personnellement, je n’ai pas d’enfants alors peut-être n’aurais-je pas dû me mêler à cette discussion.

  14. La Charte québécoise est un torchon. Excusez ma rudesse, mais chaque fois que je lis ce texte, concocté au temps fort du collectivisme progressiste dans les années 70, je trouve qu’il a été conçu non pour maximiser les droits et libertés individuelles, mais pour les minimiser.

    D’ailleurs nos élus ont bien peu d’égards envers ce texte, qu’ils modifient et maltraitent à leur souhait…

    Pourquoi le cours Éthique et culture religieuse devraient concerner tous les parents-éducateurs ?

    Nous avions déjà le Code Civil et la Constitution alors une charte était inutile. À l’époque la charte servait juste à aller chercher des votes facilement et aujourd’hui le chartisme est un instrument de la technocratie.

  15. Erratum : Alors une Charte des droits et libertés de la personne du Québec (et gnagnagna) était inutile.

  16. La Charte n’est pas inutile mais se sont les interprétations qui en sont faites qui sont parfois farfelues comme je le mentionnais dans mon premier commentaire. Elle se lit en un sens: « La liberté des uns se termine là où la liberté des autres peut être brimée ». Elle apporte des nuances à nos lois et découle de la Déclaration des Droits de l’Homme.

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