Skip links

Le parler en langues et la prophétie – une phase révolue dans le plan de Dieu

Ce message présentera l’unicité de l’ère apostolique et des dons qui la caractérisaient. Nous nous intéresserons en particulier au parler en langues en tentant d’expliquer son fonctionnement et son but dans le plan de Dieu. Puis nous verrons pourquoi les dons de révélations ont cessé avec la fin de l’ère apostolique.
1 Corinthiens‬ ‭14‬.21-25 Il est écrit dans la loi: C’est par des hommes d’une autre langue Et par des lèvres d’étrangers Que je parlerai à ce peuple, Et ils ne m’écouteront pas même ainsi, dit le Seigneur. Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants. Si donc, dans une assemblée de l’Église entière, tous parlent en langues, et qu’il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous? Mais si tous prophétisent, et qu’il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous, les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous. ‭‬

audio mp3 | suivre sermons via : iTunes ou RSS

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

  1. Salut. J’ai écouté attentivement cette prêche d’un bout à l’autre dans le dernier mois. J’ai pris des notes et j’ai quelques questions pour essayer de comprendre davantage la logique de votre position. Je vais y aller chronologiquement, un peu à la fois.
    1- Vers 10 min 30 vous dites ~ »Dieu, après 400 ans de silence, se remet à parler ». Dans votre perspective, est-ce que vous croyez que la totalité de ce que Dieu a dit à un être humain quelconque depuis la création se trouve dans la Bible?
    2-
    a) Si oui, un peu après la naissance de Jésus, on voit « la prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser » (Luc 2:36), est-ce que c’était, selon vous, la 1re prophétesse en existence depuis 400 ans?
    b) Si non (si vous croyez que Dieu a donné, par des prophètes, des paroles qui n’étaient pas matière à être inscrites dans la Bible, et possiblement même pendant ces 400 ans), qu’elle était l’utilité, selon vous, de ces prophéties « extra-bibliques »?

    1. Cher M. Lauzon, merci pour votre commentaire et question. J’apprécie votre effort pour bien comprendre la position que je présente; trop souvent les gens discutent sans écouter, votre démarche est donc louable.
      Pour répondre à votre question, je ne crois pas que toute la révélation de Dieu soit consignée à l’intérieur de la Bible. La tradition réformée ne croit pas cela non plus lorsqu’elle écrit dans la Confession de Westminster:

      C’est pourquoi il a plu à Dieu de se révéler à plusieurs reprises et de plusieurs manières et de faire connaître sa volonté à son Église.
      Ensuite, il a plu de même au Seigneur de mettre la dite Écriture tout entière par écrit, pour que la vérité soit préservée et mieux propagée, et pour que l’Église soit d’autant plus sûrement établie et affermie, en face de la corruption de la chair, de la malice de Satan et du monde, ainsi, l’Écriture sainte est indispensable, Dieu ayant cessé de manifester sa volonté de cette manière à son peuple comme il l’avait fait jusque là.

      Il y a une distinction qui est faite entre les nombreuses révélations de Dieu et l’Écriture elle-même. Nous croyons à la cessation des révélations parce qu’elles ne sont plus nécessaires maintenant que la révélation est complète. Le cessationisme n’implique pas que Dieu ne peut plus aucunement se révéler à qui que ce soit en dehors de la Bible. Dieu peut très bien envoyer un ange ou un songe, seulement ce n’est pas sa manière habituelle de se révéler et nous ne devrions pas attendre ni chercher une révélation de Dieu en dehors de la Bible. Même au temps où il y avait de ces révélations, elles n’étaient pas fréquentes et n’étaient pas données à tous.

      J’ignore ce que Dieu a fait pendant les 400 ans de silence et nous ne devrions pas spéculer sur cela. Le silence révélationnel de Dieu ne signifie pas qu’il est muet, sa Parole parle constamment (Hé 3.7: le verbe dire est à l’indicatif présent actif). En ce sens, même si Dieu ne se révèle plus aujourd’hui, il parle encore. La révélation est le processus par lequel Dieu a donné sa Parole aux hommes, l’illumination est l’oeuvre par laquelle Dieu permet aux hommes de comprendre sa Parole (se « révèle » à eux individuellement).

  2. Ok, donc si je comprends bien, c’est 400 ans de « silence biblique » et la « révélation » que vous dites qui est terminée, c’est la Bible, mais ça n’empêche pas Dieu de pouvoir parler (exceptionnellement, selon vous) encore des phrases qui ne sont pas textuellement dans la Bible, c’est juste que vous n’appelleriez pas ça une « révélation » ni une « prophétie ».
    Dans ma tête à moi, toute nouvelle phrase précise envoyée directement de Dieu à quelqu’un (versus une explication ou une reformulation de ce que Dieu a dit dans le passé, pour ne pas confondre avec ce que vous appelez « prophétiser à partir de la Parole »), sans que Dieu soit corporellement présent pour qu’on le voit parler lui-même, est une nouvelle prophétie (et toute prophétie ne serait pas nécessairement une « prophétie de l’Écriture » 2 Pi 1:20). Il me semble qu’on voit cette définition de « prophétie » même dans l’échange de rôles dans le deal que Dieu fait avec Moïse à propos de Aaron Ex 7:1-2.

    3- Qu’est-ce que vous utilisez comme versets pour justifier votre signification étroite (vs la mienne) du mot « prophétie » dans le contexte de 1 Cor 13:8?

    Dernière clarification demandée pour ce soir: Considérant que dans l’AT
    – il y avait des groupes complets de prophètes authentiques (« fils des prophètes »)
    – il y avait pas mal toujours un prophète pour donner une phrase précise de Dieu quand on voulait (à tout moment) « consulter l’Éternel » (même du temps d’Isaac Ge 25:22-23, même quand la loi était perdue depuis longtemps, 2 Roi 22:13-15)
    – qu’il y avait même une expression langagière attitrée pour ce type de consultation (1 Sam 9:9)
    – que Dieu blâme les autorités qui prenaient des décisions importantes sans le consulter de cette manière (ex: même Josué s’est fait avoir, Jos 9:14)
    – que même dans le NT, il pleut aussi des prophètes et des prophéties:

    4- Quand vous dites « Même au temps où il y avait de ces révélations, elles n’étaient pas fréquentes », qu’est-ce que vous utilisez comme définition de « fréquent »?

    Merci, À+

    1. Je ne crois pas que Dieu révèle quoi que ce soit de nouveau. Est-ce que Dieu donne des révélations à ses élus qui n’auraient pas encore reçu la Bible (comme on prétend qu’il y a plusieurs visions de Jésus dans le monde arabo-musulman)? Je l’ignore, mais s’il se révèle ce qu’il dit correspond à « la foi transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude v. 3). Donc, rien de nouveau. Appelez ça prophéties, révélations, comme vous voulez… L’idée de nouvelles révélations est somme toute un rejet de la suffisance des Écritures (2 Tm 3.16-17).

      Concernant votre autre question à propos de la fréquence des révélations. Ceux qui clament avoir des révélations aujourd’hui prétendent entendre Dieu beaucoup plus souvent que la fréquence à laquelle les révélations étaient données au cours de l’histoire de la rédemption. Il semble que la norme, dans toutes les époques, ait été « À la loi et au témoignage! » (Es 8.20) et non « Aux paroles ponctuelles de prophéties! » Je crois aussi que la prophétie néotestamentaire avaient beaucoup plus à voir avec Christ et l’Évangile qu’avec la vie personnelle et les décisions individuelles des chrétiens (comme on retrouve généralement chez ceux qui se réclament de prophétiser aujourd’hui).
      Que Dieu vous bénisse!

  3. Salut. Commentaires sur vos réponses, ensuite j’avance dans mes questions sur la prêche elle-même, sinon je n’arriverai pas à bout de comprendre tout ce qui me rend perplexe dans cette prêche. 🙂
    Vous dites « Appelez ça […] comme vous voulez ». On s’est entendu que tout ce que Dieu dit n’est pas consigné dans la Bible et que, si j’en crois vos définition, tout ce que Dieu dit n’est pas nécessairement une « révélation » (puisque « Dieu peut très bien envoyer un ange ou un songe » même si la « révélation » est complète). Si on peut légitimement (conforme à la Bible) appeler « prophétie » la définition que je donne et si vous êtes d’accord que Dieu peut encore le faire, j’avoue que je ne comprends pas pourquoi vous dites que ça a cessé.
    Le verset juste avant Esa 8:20 que vous citez pour « la loi et le témoignage » inclu « Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu? » (Esa 8:19, vs « consulter les morts »)
    Et on retrouve un blâme même comme motif de destruction terrestre finale:
    Sop 1:2,6 Je détruirai tout sur la face de la terre, Dit l’Éternel.
    [j’exterminerai] Ceux qui se sont détournés de l’Éternel, Et ceux qui ne cherchent pas l’Éternel, ***Qui ne le consultent pas***.
    Il semble que « la loi seulement » n’est pas si suffisant que ça?

    Pour 2 Tm 3.16-17, je lis: « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice ».
    « et utile pour », ça ne dit pas « entièrement suffisante pour la totalité de tout ce que Dieu veut dire à chaque homme individuellement », il me semble, d’ailleurs:
    1 Co 14:3 Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console.
    On s’entend que la parole écrite ne peut pas être contredite, mais pour comparer, le code de la route ne peut pas être contredit, mais il y a plusieurs trajets possibles et on peut se demander lequel est approprié (ou ne sera pas bloqué au bout…), et le code de la route recommande la vigilance, mais ne fournit pas (et n’interdit pas) un copilote pour repérer les dangers ou les noms de rue. Bref, n’est-il pas possible que la parole écrite ne contredise pas les prophéties et que les prophéties ne contredisent pas la parole écrite?

    Vous: « beaucoup plus souvent que la fréquence à laquelle les révélations étaient données »
    Moi je vois des prophètes **à temps plein** et le texte fait comprendre qu’ils sont utilisés pour consultation (ou pour avertissement, etc) bien au-delà des seuls récits rapportés dans la bible. Je n’ai pas encore vu votre analyse biblique à ce sujet, mais je suis encore curieux de la voir (d’ici là, l’argument de « trop fréquent » me semble une affirmation gratuite).

    1. Écoutez M. Lauzon, j’apprécie votre désir de discuter ouvertement, mais cet échange devient compliqué et je ne sais pas exactement où vous voulez en venir. Si vous voulez débattre, je n’ai pas beaucoup de temps pour cela. Si vous vous questionnez sur cette doctrine et que vous voulez des éclaircissements, essayons de demeurer simples et clairs.
      Je résume simplement: Le cessationisme n’enseigne pas que Dieu ne peut plus se faire connaître à qui que ce soit sans passer par une Bible, mais bien que l’Ère apostolique a cessé après avoir complété la révélation divine. Il ne manque rien à ce que Dieu voulait dire aux hommes; le mot final a été dit (Hé 1.1-3 ; Jd 3). Les prophéties, langues, miracles étaient des signes et des dons transitoires qui accompagnaient le message apostolique (Hé 2.1-4 ; 2 Co 12.12) et qui ont cessés (1 Co 13.8). Il peut encore y avoir des miracles aujourd’hui, mais il n’y a plus le don de miracle. Dieu met des choses à coeur à ses enfants et il les dirige, mais nous n’appelons pas ça des prophéties ou des révélations. Si vous ne partagez pas cet enseignement, c’est que vous êtes continuationnistes et que vous ne reconnaissez pas l’unicité de l’ère apostolique ni de l’apostolat lui-même.

      Pour ce qui est d’És 8.20: Consulter Dieu c’est justement aller « À la loi et au témoignage! » Consulter la Parole de Dieu, c’est consulter Dieu, car la Parole est Dieu (Jn 1.1). Oui la Parole est Jésus, mais Jésus est Celui qui révèle Dieu, il est sa Parole (Hé 1.1-3). La Parole de Dieu n’est pas uniquement la deuxième Personne de la Trinité, elle est aussi l’Écriture: 2 Tm 3.16-4.2.
      Pour ce qui est du sens de l’expression « et utile pour… » l’expression grecque est plus forte que ce que vous semblez comprendre, mais vous avez surtout oublié d’inclure le verset 17 dans votre interprétation: « afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre. » Tout ce qui est nécessaire pour équiper Timothée comme pasteur c’est la Parole de Dieu. Croyez-vous qu’elle est insuffisante? Croyez-vous qu’il y manque qqch que Dieu n’aurait pas révélé? Quoi donc? Bien sûr, la Parole n’est utile que si on la met en pratique (Jc 1.22-25).
      Finalement, pour ce qui est du verbe prophétiser, il peut avoir le sens spécifique que vous lui donnez (apporter de nouvelles révélations, annoncer le futur). Cependant, le sens premier du mot « prophétiser » est « Proclamer ou interpréter une révélation divine ». La prédication est de la prophétie et se fait en continuité directe avec l’office des apôtres et des prophètes. C’est par la bouche des prédicateurs que Dieu parle aujourd’hui.

  4. On avance: à 13 min 30, vous dites ~ »la nouvelle alliance, c’est le royaume de Dieu, le royaume de Dieu, c’est la nouvelle alliance » et vous semblez dire que tout ça est entièrement accompli.
    Pour ces verset: « Jésus ajouta une parabole, parce qu’il était près de Jérusalem, et qu’on croyait qu’à l’instant le royaume de Dieu allait paraître. Il dit donc: « Un homme de haute naissance s’en alla ***dans un pays lointain***, pour se faire investir de l’autorité royale, et revenir ensuite. » et quand il revient avec l’autorité royale, il fait rendre compte à chacun. (Luc 19:11-12+)
    5- Dans votre conception, croyez-vous que Jésus est déjà revenu avec l’autorité royale et fait rendre compte (ce qui a permis au royaume de Dieu de paraître v11)?

    Merci pour votre patience face à mon incompréhension de vos doctrines et que Dieu vous garde.

    1. Il y a une distinction sans séparation à faire entre le Royaume et la Nouvelle Alliance. Oui Jésus a reçu « tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. » (Mt 28.18). Les promesses sont accomplies: le Fils de David règne, il est sur son trône. « Tu l ‘as couronné de gloire et d’honneur, Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. » (Hé 2:7-8). La question n’est pas de savoir si Jésus règne tel que promis, mais pourquoi dans notre perspective nous ne voyons pas qu’il règne. Je n’exclus pas qu’il y encore une dimension future à l’histoire de son règne, mais il a certainement été inauguré depuis sa résurrection et ce règne nous est communiqué sous la forme d’une alliance: la Nouvelle Alliance.
      Si vous voulez mieux comprendre comment se fait-il que Jésus règne et que le péché, la mort et le diable subsistent encore, je vous conseille d’écouter les trois premiers messages de cette série sur le Millénium (le Règne du Fils) dans lequel nous sommes en ce moment. Que Dieu vous bénisse également!

  5. Pour répondre à vos questions avant d’aller plus loin, puisque je vous dois bien cela:
    > « Croyez-vous qu’il y manque qqch que Dieu n’aurait pas révélé? »
    Vous dites déjà à propos des choses nouvelles que Dieu peut dire: « nous n’appelons pas ça […] des révélations ». Je pense qu’on est ici dans une question de définition. Si un ange de Dieu vous était envoyé aujourd’hui (vous êtes ok là-dessus) et vous prévenait d’une grande famine, vous considéreriez que ce serait légitime, mais, dans votre définition, ce ne serait pas quelque chose de « révélé ». Mais la même parole par la bouche du prophète Agabus (Ac 11:28) ferait partie de la « révélation ». Si je prends votre définition pour rester cohérent, je suis bien prêt à dire que les prophètes ou prophéties d’aujourd’hui sont « non révélatives », au sens de « pas à inclure dans la bible », ce qui ne les rendrait pas pour autant inutiles ou superflues pour ceux qui les reçoivent.

    > »Croyez-vous qu’elle est insuffisante? »
    Je vais distinguer entre « Parole de Dieu » et « Écriture » (vous le dites comme moi, l’Écriture/Bible n’est qu’une partie de ce que Dieu dit et je ne vois rien dans 2 Tm 3.16-4.2 qui dit que l’Écriture *est* Dieu, mais j’y vois « inspirée de Dieu »). Si l’Écriture, donc, était « entièrement suffisante », l’Écriture elle-même ne parlerait pas de ce que l’Esprit, le Seigneur et Dieu ont donné (1 Co 12:4-28, Eph 4:11-12) – en plus de l’Écriture – pour l’édification de l’Église et toutes les parties du corps sont utiles: Dieu ne fait pas de superflu. Je ne vois pas encore dans le texte des passages que vous utilisez (Hé 1.1-3 ; Jd 3 ; Hé 2.1-4 ; 2 Co 12.12, 2 Tm 3.16-4.2) qqch qui montre que la Bible est « le mot écrit ou parlé final de Dieu » ou qu’elle est « exclusivement toute suffisante ».
    Ex: le « utile pour… afin que… » (2 Tm 3.16-17): Je pourrais très bien dire que « les légumes sont /utiles pour/ s’alimenter /afin que/ j’aie une bonne santé ET les céréales sont /utiles pour/ s’alimenter /afin que/ j’aie une bonne santé ET les protéines … »
    Il n’y a pas de relation d’exclusivité dans cette formulation: l’Écriture peut être « utile pour… afin que…  » et ces autres dons (1 Co 12:4-10,28, Eph 4:11) peuvent être eux aussi *en même temps* « utile pour… afin que… « .
    Et que la foi ait été transmise aux saints une fois pour toute (Jd 3), j’avoue que je ne vois pas le rapport avec « le mot final » non plus (ni l’Écriture ni la Parole en général ne sont égaux à la foi), vous devrez m’éclairer.

    J’espère que c’est compréhensible, shalom.

  6. Salut, vers 24 min 41 il y a un commentaire à savoir si le miracle des langues est au niveau des langues (parlaient une langue humaine qu’ils ne connaissaient pas) ou des oreilles (chacun entendait dans sa langue) et « l’écriture ne révèle pas exactement cette question là »

    6- Selon votre modèle, qu’est-ce que ça veut dire d’avoir quelqu’un qui interprète les langues pour le bénéfice des autres? (1 Cor 12:30 ; 1 Cor 14:13 ; 1 Cor 14:26 ; 1 Cor 14:27)?

    1. La question est plutôt: est-ce que l’interprète comprend ce qui est dit parce qu’il l’entend dans sa langue ou parce que celui qui parle parle dans sa langue? Autrement dit, le miracle était-il au niveau des oreilles ou de la langue? Chacun les entendait dans sa propre langue parce que plusieurs langues étaient parlées ou une seule langue était comprise dans plusieurs langues (Ac 2.8)?
      Vous convenez donc que « s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église » (1 Co 14.28)? Ce n’est pas tout à fait la pratique dans les Églises charismatiques généralement…

  7. Je vois. Outre le fait que je vois que Dieu ait donné des langues de feu aux croyants, et non des oreilles de feu aux non convertis, et que la Bible utilise l’expression « parler en langueS », il me semble que, par exemple, si celui qui parle en langues peut « prier pour avoir le don d’interpréter » (1 Cor 14:13), c’est que ce miracle des langues existerait de façon antécédente et indépendante de l’interprétation (bref, la compréhension serait indépendante des langues elles-mêmes).

    À votre 2e point, de la même façon que le « que les femmes se taisent dans les assemblées » 1 Cor 14:34 ne peut pas être compris comme une ordonnance « totale-en-tout-temps-en-passant-la-porte » puisqu’il leur serait impossible d’exercer leurs tâches éventuelles de diaconesse ou de prophétesse ou de louer, il est aussi au moins impossible que l’exhortation concernant les langues soit « totale-en-tout-temps-en-passant-la-porte », ne serait-ce que pour ce qui concerne le 1er parler en langues d’une personne lors de son baptême du Saint-Esprit… (ex. lors de la découverte du baptême du Saint-Esprit à Éphèse suite à l’enseignement d’Apollos déficient à ce sujet: Ac 18:24-26; Ac 19:1-7)

    Si je relis donc le verset restrictif (1 Co 14:28b « et qu’on parle à soi-même et à Dieu »), il semble que même dans l’Église, le parler en langues sans interprétation pourrait être correct, mais pas quand on s’adresse aux autres, c’est-à-dire pas si on prend la voix au-dessus de tout le monde ou s’il n’y a jamais personne qui prend la voix pour édifier les autres. S’il y a une interprétation, ce serait correct d’adresser la parole en langues à tout le monde pendant que le groupe se tait, si je lis bien. Dans un temps convenu d’acclamations ou de cris de joie individuels adressés par tous en même temps à Dieu, ou en murmurant dans un temps d’adoration (et non pendant un enseignement), il semble que ça ne violerait pas le principe puisqu’il n’est pas question dans ces cas d’être compris des autres et la bienséance et l’ordre de l’assemblée ne seraient pas troublés.

    Si on considère les autres réprimandes que Dieu adresse aux Corinthiens dans la même lettre, ex: « j’apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions » (1 Cor 11:18), il serait impensable que Dieu finisse sa réprimande par « n’empêchez pas les divisions, pour autant qu’elles soient faites avec bienséance et ordre ». Par contre, c’est la finale de la réprimande sur les langues « n’empêchez pas de parler en langues. Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Cor 14:39-40). Il semble que, même si ce n’était pas aussi important que la charité ou les prophéties, les langues étaient suffisamment importantes pour « ne pas être empêchées », malgré l’appel à la bienséance.

  8. Salut, vers 26 min 28, à propos de la réprimande de Paul aux corinthiens: « on devrait pas, dit-il, parler en langues si ça ne contribue pas à l’édification, s’il n’y a pas d’explication ».

    Pour ce qui concerne l’inutilité des langues si l’autre n’est pas édifié (outre 1 Co 14:28b vu plus haut et la notion d’ironie sur laquelle j’aurai des questions plus tard):
    7- Quel est votre vision au quotidien de ce qu’est, sans les langues, la différence entre prier et chanter « par l’esprit » et « par l’intelligence » (1 Co 14:14-15), ou adorer « en esprit » et « en vérité », comme dans la discussion de Jésus avec la samaritaine à propos du baptême du Saint-Esprit à venir (Jn 4:7-24 « si tu connaissais *le don de Dieu* » -> Ac 8:20, « eau vive » -> Jn 7:37-39)? Comment distinguez vous les deux (esprit vs intelligence/vérité) et basé sur quels versets?
    Merci.

    1. Esprit/intelligence est une distinction sans opposition. Paul explique que l’adoration ne doit pas laisser l’intelligence stérile, car il sait qu’il y a une tendance chez l’homme à se laisser emporter dans une sorte de trans que certains pourraient attribuer à l’Esprit. Esprit et intelligence vont de pair. L’Esprit nous permet de vivre une adoration qui transcende l’intelligence, mais qui n’est pas contraire à l’intelligence et qui ne la laisse pas stérile.
      Je serai absent pour quelques semaines, je ne pourrai donc pas modérer les commentaires ou y répondre…

  9. Salut et bon retour. Pour votre dernière réponse, je ne suis pas certain de comprendre quelle « distinction sans opposition » vous faites entre les deux… Si je récapitule le contexte, Jésus annonce une *nouveauté* (Jn 4:7-24): les « eaux vives », appelées aussi « le don de Dieu » (Jn 4:10 ; Ac 8:20), et ces eaux sont décrites plus tard comme étant « l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient » (Jn 7:37-39). Dans la même explication où Jésus aborde lui-même (c’est lui qui initie la conversation avec les mots « Donne-moi à boire ») la question des eaux (Esprit) avec la samaritaine, il explique « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité.  » (Jn 4:24). Si on suit la logique de Jésus, manifestement cette « adoration en esprit » n’était pas possible avant que /ceux qui croiraient reçoivent l’Esprit/. En contraste, il est évident que depuis les premiers livres de la Bible, tous les humains ont la possibilité d’adorer Dieu avec leur intelligence.
    Avec ce contexte en tête, ce que j’essaie de comprendre de votre perspective avec la question 7-, c’est comment vous savez concrètement, terre à terre, quelle partie de votre adoration est de l’intelligence et quelle partie est de l’Esprit, ou, en d’autres mots, qu’est-ce qui est nouveau dans votre adoration et que les croyants « pré-Esprit » n’avaient pas (et de quels versets vous tenez cette distinction)?
    Si je re-reformule ma question en utilisant la définition du mot « transcender » (le dictio me donne: « Faire dépasser à quelque chose ou quelqu’un ses limites habituelles, normales. « ), mot que vous utilisez dans votre réponse, à quoi reconnaissez vous que votre adoration est en train de « dépasser la limite normale de l’intelligence », limite à laquelle étaient limités les croyants du passé (et selon quels versets)?

    1. Je ne partage pas votre compréhension de Jean 4 voulant que ceux qui ont adoré sous l’A.A. n’avaient pas encore l’Esprit saint. Ce qui est nouveau dans l’adoration qui vient avec l’arrivée du Christ c’est que « l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père » (v.21). Le culte, avant cela, était lié au tabernacle terrestre, mais cette phase est maintenant révolue depuis que le Christ est entré dans le tabernacle céleste. Ainsi, l’adoration n’est plus liée à un lieu précis, mais elle nécessite uniquement que les adorateurs soient régénérés par le Saint-Esprit et qu’ils rendent un culte à Dieu conformément à la vérité (la Parole) en particulier un culte basé sur la vérité révélée dans la Nouvelle Alliance (Hé 7.18-19 ; 13.15). Autrement dit, il y a, avec la venue de Jésus, abolition de l’ancien culte (Temple, sacrifices, etc.) et introduction d’un culte nouveau pour s’approcher de Dieu par le Christ. En prenant « l’Esprit » comme une sorte d’expérience religieuse nouvelle que les adorateurs s’apprêtent à expérimenter, vous importez dans les textes une idée qui n’y est pas.

      Ne pas avoir l’Esprit c’est ne pas être régénéré et c’est être mort dans son péché (Rm 8.9 ; Ep 2.1ss.). Le fait qu’il y ait eu des croyants (et que la foi soit l’oeuvre de l’Esprit (Ga 5.22) est une preuve que depuis la chute, avant l’incarnation, l’Esprit de Dieu a été à l’oeuvre pour sauver des âmes. Les croyants au temps de l’Ancienne Alliance avaient l’Esprit saint (Hé 9.15) tout comme nous (Ac 15.7-11). Je crois qu’un des principaux obstacles pour que vous puissiez accepter cet enseignement est votre dispensationalisme qui sous-tend toute votre lecture des Écritures. Vous avez besoin de plus que quelques « versets preuves » vous devez revoir votre grille de lecture: votre façon de voire l’AT/NT la Loi/l’Évangile, Israël/l’Église, continuité/discontinuité, etc. Il s’agit fondamentalement d’une question d’herméneutique…

      Pourquoi, si les disciples étaient déjà régénérés (Jn 14.17 ; 13.10), certains passages parlent-ils de l’Esprit comme d’une bénédiction que les disciples ne possédaient pas encore (Jn 7.39)? Jésus ne parle pas dans ces passages de la régénération (puisque celle-ci était déjà donnée par le Saint-Esprit depuis Moïse et bien avant: Dt 30.6 ; Rm 2.29). Jésus parle plutôt de l’effusion du Saint-Esprit qui allait venir à la Pentecôte qui était à la fois un signe eschatologique (Ac 2.15-21) et l’onction spéciale pour la mission apostolique (Ac 1.4-8), qui est une mission unique dans l’histoire de la rédemption.

  10. Bon, si je résume (corrigez-moi au besoin), vous croyez donc que vous n’avez pas plus l’Esprit que les disciples de Jésus avant la Pentecôte ou que les croyants de l’ancienne alliance (leurs prophètes en moins), vous ne croyez pas qu’il y ait encore un baptême (« plongé dans ») de l’Esprit, et vous prenez Ac 2.15-21 uniquement comme un signe eschatologique. Moi je vois aux versets 38 et 39 du même chapitre: « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; ***et vous recevrez le don du Saint-Esprit*** [ce qu’ils voyaient devant eux et qui les étonnaient]. //Car la promesse// [il est question avant le mot « car » de « recevoir le don du Saint-Esprit », la promesse dont il est question ici est donc celle citée de Joël à propos de l’Esprit] est pour vous, pour vos enfants, et pour **tous ceux** qui sont **au loin**, en **aussi grand nombre** que le Seigneur notre Dieu les **appellera**. »
    Il semble donc que la promesse du don est active tant que « l’appel » de Dieu pour la grâce (« pardon des péchés ») est actif?

    « vous importez dans les textes une idée qui n’y est pas »:
    L’eau vive est le thème de la discussion de Jésus avec la Samaritaine et je ne crois pas que Jésus passe pas du coq à l’âne et qu’il évite la demande de la femme (« donne-moi cette eau »). Au contraire, il amène la conversation à pouvoir expliquer ce que cette eau vive fera, ce que Jésus reconfirme de sa propre bouche plus loin dans le même livre (Jn 7:37-39): « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. **Celui qui croit en moi**, des fleuves d’**eau vive** couleront de son sein [effusion], comme dit l’Ecriture. Il dit cela **de l’Esprit** que devaient recevoir **ceux qui croiraient** en lui; car l’Esprit **n’était pas encore** ».
    Jésus ne passe pas non plus du coq à l’âne quand il lie le changement de lieu d’adoration (Jn 4:21) avec un ajout au moyen d’adoration (Jn 4:23-24), toujours lié à l’eau vive.
    Si ce n’était pas assez, remarquez que Jésus dit « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive… [conséquence logique:] des fleuves **d’eau vive** couleront de son sein… [effusion de l’Esprit] » et le tout dernier appel à l’action de la Bible fait le même appel (Ap 22:17): « que celui qui a soif vienne; que celui qui veut prenne de l’**eau de la vie** »
    Je vois difficilement comment l’idée que le lien « eau vive de la samaritaine=effusion de l’esprit pour tous ceux qui croiraient » soit un concept sans importance et encore moins « une idée qui n’y est pas »… Je fais quand même un gros effort pour essayer de comprendre tout votre point de vue, poursuivons donc avec la suite.

    1. Je crois que l’Esprit que nous avons est le même que celui des disciples, le même que celui qui a été répandu à la Pentecôte et le même que sous l’Ancienne Alliance. Je crois cependant que l’événement de la Pentecôte est unique. Autrement dit, le même Esprit n’agit pas toujours de la même manière. Ce qui est normatif pour toutes les époques c’est la régénération (le baptême de l’Esprit), mais la Pentecôte n’était pas une oeuvre de régénération des disciples (ils étaient déjà régénérés), mais une onction particulière qui accompagna l’ascension et l’intronisation du Fils de Dieu ainsi l’envoie des disciples dans le monde pour établir son royaume (Ac 1.8).

  11. Vers 26 min 51, vous dites à propos de 1 Cor 14:4 (« Celui qui parle en langue s’édifie lui-même; celui qui prophétise édifie l’Église. »): « je pense que Paul est ironique, c’est une interpréation du texte, mais partout Paul nous montre que pour être édifié, il faut qu’il y ait une compréhension, il faut que l’intelligence soit nourri »
    et vers 27 min 20: « c’est ironique, il s’édifie dans son orgueil, il se pense bon parce qu’il parle en langues »

    Question 8: Si on substitue dans le texte le « parlé en langues » pour un autre acte de foi qui n’édifie **que celui qui le fait** (pour comprendre la structure de l’argument), nous pourrions avoir le texte suivant; verriez-vous encore que l’argument de Paul est ironique et qu’il ne dit pas vraiment aux gens que ça les édifie eux-mêmes?
    « Celui qui lit les écritures dans son coeur reçoit les instructions de Dieu, et non des hommes, et personne ne sait ce qu’il lit tant qu’il ne parle pas. Son intelligence travaille, mais sa langue demeure stérile. Anciens, si vous lisez les écritures dans votre tête en avant de l’assemblée pendant tout le temps de prêche, vous vous édifiez vous-mêmes, mais l’autre n’est pas édifié. Si j’ai un bon verset dans la tête et que je ne le dis pas, comment l’autre dira-t-il Amen à mon verset? Je désire que vous lisiez tous les écritures à la maison. Je rends grâce à Dieu de ce que je lis plus de texte des écritures dans ma chambre que vous tous, mais pendant la prêche, j’aime autant en citer quelques courts extraits et les expliquer à voix haute pour que l’autre soit edifié. Et si un non-croyant arrive et vous voit lire les écritures dans votre tête debout en avant et que les fidèles sont en silence à vous regarder lire pendant une demi-heure, les non-croyants ne diront-ils pas que vous êtes fous? Ainsi donc frères, n’empêchez pas de lire les écritures dans votre tête, mais parlez quand c’est le temps. »

    Question 9: Quand Paul dit une parole contraire à la pensée de Dieu, il introduit des marqueurs dans le texte (voir exemples ci-dessous) pour éviter toute ambiguïté et pour éviter que n’importe quelle partie de la Bible puisse être prise comme de l’ironie par les incrédules; où sont les marqueurs textuel dans l’argument de Paul par rapport aux langues qui justifierait qu’il n’est pas en train de dire « la vérité »?

    (exemples de marqueurs: Ro 3:5 « Je parle à la manière des hommes » ; Ro 3:8 « comme quelques-uns … prétendent que nous le disons » ; 1 Cor 15:35-36 « Insensé! » ; 2 Cor 11:17 « comme par folie » ; 2 Cor 11:21 « je parle en insensé » ; 2 Cor 11:23 « Je parle en homme qui extravague » ; 2 Cor 12:1 « Il faut se glorifier… Cela n’est pas bon. »)

    (ce que Paul dit des langues dans 1 Cor 14 et qui serait de l’ironie: « En effet, celui qui parle en langue … parle … à Dieu… Celui qui parle en langue s’édifie lui-même… Je désire que vous parliez tous en langues… Si je prie en langue, mon esprit est en prière… Je prierai par l’esprit, mais … aussi… Je chanterai par l’esprit, mais… aussi… Si tu rends grâces par l’esprit… tu rends, il est vrai, d’excellentes actions de grâces, mais l’autre… Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous; mais, dans l’Eglise… N’empêchez pas de parler en langues. »)?

    Question 10: Selon votre perspective, Jude fait-il aussi de l’ironie dans le verset suivant (Jude 20)?
    « vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le Saint-Esprit »
    (remarquez le « vous édifiant vous-mêmes »: est-ce aussi parce qu’ils « se pensent bons »? — Ces 3 derniers mots ne peuvent m’empêcher de penser à 1 Sam 17:28.. — Remarquez aussi le « vous édifiant vous mêmes… [en] priant par le Saint-Esprit »: est-ce ironique qu’on puisse s’édifier soi-même en priant par le Saint-Esprit?)

    Question 11: Selon Jude 20 (ci haut), notre foi nous **édifie**, mais la foi agit indépendamment de la connaissance (ex: « C’est par la foi qu’Abraham … partit … **sans savoir où il allait** » Hé 11:8), alors dans votre perspective, pourquoi faut il que « pour être **édifié**, il faut qu’il y ait une compréhension, il faut que l’intelligence soit nourri » (26 min 51)?

    Merci, A+

    1. Croyez-vous que l’on puisse et que l’on doive s’édifier soi-même? Si c’est le cas, alors vous agissez comme le faisaient les corinthiens 😉

  12. Bonjour. Je consulte régulièrement votre blog, et j’apprécie la clarté de votre enseignement. Je suis cependant interpelé par une remarque que vous faites à un moment donné dans vos échanges avec dlauzon : « Un des principaux obstacles pour que vous puissiez accepter cet enseignement est votre dispensationalisme qui
    sous-tend toute votre lecture des Écritures ». Il est vrai que cette remarque, replacée dans son contexte, ne semble pas concerner spécifiquement le sujet des langues, prophéties et guérisons. Elle m’amène cependant à vous poser une question. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a des dispensationnalistes cessationnistes : pensez-vous que ce soit une incohérence? Merci.

    1. Merci pour votre commentaire. En effet, l’un des cessationnistes le plus connu est aussi dispensationnaliste (John MacArthur)… mais il se décrit comme un « leaking dispensationalist » 😉

      C’est une bonne question; je crois que cela dépend de la « sorte » de dispensationnalisme, car ce n’est pas une mouvance uniforme. Je crois que les dispensationnalistes cessationnistes arrivent simplement à cette conclusion par une autre avenue que l’eschatologie des alliances (un peu comme les anabaptistes et les baptistes arrivèrent au credobaptême par des chemins différents). Je reconnais avec MacArthur l’unicité de l’apostolat et des signes qui l’accompagnaient, par contre je doute qu’il puisse reconnaître de la même façon la transition eschatologique entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance tout en étant dispensationnaliste. Autrement dit, un réformé accepte les raisons dispensationnalistes pour être cessationnistes, mais possède également des raisons encore plus fondamentales que les dispensationnalistes ne peuvent accepter sans compromettre leur système d’interprétation (en particulier la place d’Israël dans le plan de Dieu).
      Est-ce que cela répond à votre question ou est-ce un peu trop embrouillé?

    2. Merci pour votre réponse. En effet, John MacArthur se défend d’embrasser toutes les thèses du dispensationnalisme, mais n’en retient (si j’ai bien compris) que la place d’Israël dans le plan de Dieu. Si cela ne vous prend pas trop de temps, je serais intéressé de savoir quelles sont les raisons plus fondamentales que celles des dispensationnalistes que possèdent les réformés pour être cessationnistes, raisons que les dispensationnalistes ne peuvent accepter sans compromettre leur vision de la place d’Israël dans le plan de Dieu? Je suis moi-même plus en accord avec la théologie réformée baptiste qu’avec la théologie dispensationnaliste, sauf concernant l’eschatologie.

    3. Je dirais que ces raisons sont simplement la portée eschatologique de l’établissement de la Nouvelle Alliance et la constitution de l’Église. Celle-ci n’est pas une parenthèse, mais le plan central de Dieu qui est arrivé à son point culminant pour Israël et toutes les nations et qui vient avec l’abolition de l’ancien culte et l’établissement du nouveau (Hé 7.18-19). La Nouvelle Alliance met définitivement fin à l’Ancienne Alliance et conséquemment à l’alliance entre Dieu et Israël en tant que nation qui tombe alors sous le jugement et la colère de Dieu (destruction de l’an 70). Sa mise en place est accompagnée des prodiges qui commencent à la Pentecôte et se poursuivent pendant l’Ère apostolique selon ce que les prophètes avaient annoncé.
      En tant que réformé, je vois dans l’Ère apostolique plus que la fondation de l’Église, mais une ère eschatologique de transition entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance. En raison de la place qu’Israël occupe dans la compréhension des dispensationnalistes, je doute qu’ils puissent admettre tout cela.

    4. On est d’accord sur la portée eschatologique de l’établissement de la Nouvelle Alliance, et que l’Eglise n’est pas une parenthèse mais le plan central de Dieu arrivé à son point culminant. D’accord aussi que l’ère apostolique est une ère eschatologique de transition entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, ce qui explique des particularités qui étaient destinées à disparaître par la suite (langues etc…).

      Mais il est vrai que l’herméneutique réformée appliquée à toute une partie de la prophétie biblique pose problème à ceux qui voient dans cette partie de la prophétie un avenir pour Israël…

      En tout cas, merci d’avoir pris le temps de me répondre, et que le Seigneur bénisse votre ministère.

    5. À moins que l’on accepte que Dieu n’ait pas renié complètement les descendants physiques d’Abraham et qu’il conservera toujours un reste héritier des promesses selon l’enseignement de Paul en Rm 11.1-5. Je crois qu’il y a aussi une compatibilité entre la théologie des alliances que je défends et un futur pour les israélites ethniques (toujours selon Rm 11). Je n’ai pas de conviction absolue sur le sens de ces versets, mais je suis tout à fait ouvert à l’idée qu’il y ait encore un avenir pour les juifs; cependant ce ne sera pas en vertu de l’Ancienne Alliance puisqu’elle est abolie, mais de la Nouvelle dans laquelle ils entreraient massivement.

  13. bojour pascal, moi j’ai bien ecouté votre speach. mais je ne pas entendu une reference disant que les propheties cesseraient un jour de meme que le parler en langues. pouvez-vous m’en donner? merci.

    1. 1 Co 13.8: Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.

    2. La question n’est pas « Si? » mais « Quand? » elles disparaîtront

  14. > Croyez-vous que l’on puisse et que l’on doive s’édifier soi-même? Si c’est le cas, alors vous agissez comme le faisaient les corinthiens

    Apparemment, Jude pense que l’on puisse et doive s’édifier soi-même:
    Jude 20: Pour vous, bien-aimés, ***vous édifiant vous-mêmes*** sur votre très sainte foi, et priant par le Saint-Esprit, maintenez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle.

    Question 12: Pourtant, la foi est donnée par Dieu… pourquoi dit-il « vous édifiant **vous-mêmes** sur votre foi »: rejetez-vous que l’on puisse s’édifier soi-même quand on fait usage de ce que Dieu nous donne? (i.e. ce serait pcq ça vient de Dieu que ça édifie, et non par des mérites personnels)

    (À moins que vous croyez que ce soit aussi de l’ironie que Jude fait ici; je ne sais pas si c’est ce que votre réponse signifiait? Mes questions sont assez détaillées, pour essayer de comprendre l’entièreté de votre doctrine sur ce sujet, mais j’avoue que je ne vois pas toujours le sens de vos réponses par rapport à mes questions.)

    Vers 31 min 30: « Dieu a parlé à Israël par les païens, par les gentils. Comment? Par les langues. »

    Question 13: Si la prophétie d’Ésaïe révèle *la-seule-et-unique-utilité-des-langues-par-rapport-à-Israël*, pourquoi, selon votre doctrine, à la pentecôte, est-ce des juifs (les apôtres et les disciples) qui parlent en langues auprès d’autres juifs (Ac 2:5)?

    1 Cor 14:21 dit « Que je parlerai à **ce peuple** » et le verset suivant (1 Cor 14:22) explicite en associant « ce peuple » avec « les non-croyants », et non avec « Israël »… (Paul ne dit *pas* « les langues sont un signe pour Israël », mais bien « les langues sont un signe pour les non-croyants »), ce qui me mène à ma prochaine question:

    Question 14: Y a-t-il un seul verset du N-T où l’on voit des gentils qui parlent en langues pendant que des israélites sont là pour rejeter?

    Merci pour votre patience.

    1. Cher frère,
      Jude ne dit pas qu’une personne doit s’édifier elle-même, il ne vouvoie pas ses lecteurs dans le sens « édifiez-vous chacun vous-mêmes ». Il dit plutôt « édifiez-vous les uns les autres ». Il est vrai que d’une certaine façon l’on s’édifie soi-même dans notre culte personnel, mais chaque fois qu’il est question du culte en Église la règle est la suivante: « Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. » (1 Co 12.7). Il serait contraire à l’enseignement apostolique de prescrire l’édification pour soi-même dans un culte commun: « Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu » (1 Pi 4.10).
      C’est pour cette raison que je crois que Paul est ironique lorsqu’il décrit l’usage que les corinthiens faisaient des langues, celui-ci était contraire à l’utilité commune… Il ne prescrivait donc pas de s’édifier soi-même, mais il le leur reprochait « Celui qui parle en langue s’édifie lui-même » (1 Co 14.4); (de la manière que cela était fait bien entendu et non pas dans la fonction propre du parler en langues).

    2. Les « non-croyants », pour lesquels les langues étaient un signe de jugement, étaient les non-croyants parmi le peuple juif tout simplement.
      La désignation « C’est par des hommes d’une autre langue et par des lèvres d’étrangers » n’est pas restreinte de manière absolue à des gentils, mais pouvait inclure des juifs puisque l’Église est un « autre peuple » (1 Pi 2.10). C’est donc par l’Église, caractérisée par sa constitution internationale, multiethnique, etc. que Dieu a parlé à Israël aux jours des apôtres. La réaction de beaucoup de juifs dans Ac 2 (d’autres se moquaient, et disaient: Ils sont pleins de vin doux) est ce que Paul décrit ici: « Si donc, dans une assemblée de l’Église entière, tous parlent en langues, et qu’il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous? » (1 Co 14.23) Et pourtant il s’agit d’un signe pour eux d’après le verset précédent… un signe de jugement d’après le verset encore précédent…
      À part la Pentecôte je ne pense pas à d’autres exemples concrets où cela se produit dans le NT, mais Paul nous explique en 1 Co 14 qu’il s’agit de la norme dans l’Église primitive; j’imagine jusqu’à ce que vienne en l’an 70 le jugement annoncé sur la nation par le Seigneur et les apôtres…
      J’espère que c’est plus clair ainsi. Que Dieu vous bénisse frère!

  15. > Si c’est le cas, alors vous agissez comme le faisaient les corinthiens

    Question 15: Est-ce les corinthiens qui disaient « Celui qui parle en langue s’édifie lui-même » et « Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous », n’était-ce pas Paul qui parlait (1 Cor 1:1-2)?

  16. Bonjour,

    J’arrive en cours de débat et je trouve les questions de dlauzon très judicieuses. J’ai déjà observé que dans une discussion entre des points de vues différents, le tentation de vite mettre l’opposant dans le carcan d’une appellation stigmatisante (cessationniste, continuationniste, dispentationnaliste, etc…) et malheureusement bien réel, mais il me semble que la simple honnêteté intellectuelle devrait nous retenir de tomber dans cette facilité qui stérilise les débats.

    Nous ne devrions jamais oublier que les Textes apostolique sur lesquels nous appuyons (souvent laborieusement) notre foi, n’ont pas été écris par des experts en théologie, mais par des gens du peuple sans instructions qui ont eu leur compréhension ouverte par une expérience spirituelle qui leur a donné la capacité de pouvoir parler sans erreurs des réalités transcendantes. Ce n’est pas forcément notre cas, reconnaissons-le ! Alors, nous faisons souvent des colliers personnels avec ces perles divines et il est hélas fréquent que nous ne les alignions pas dans l’ordre précis employé par les apôtres… On pourra alors constater que nous leurs faisons dire autre chose que ce qu’ils pensaient réellement.

    Et si, au lieu de chercher à fagoter l’autre dans un « costard mal coupé » on essayait de comprendre qu’au delà de angles de vues différents, il y a déjà tout un vocabulaire biblique qui n’est pas forcément le même entre les différents apôtres et donc qu’il n’est pas forcément compris de la même façon par les uns et les autres. Par exemple, le verbe «prophétiser» du prophète Joël qui est cité par l’apôtre Pierre dans Actes 2, n’a évidemment pas le même sens que le même verbe employé par Paul dans 1 Cor. 14. 3. Car Pierre emploie ce verbe pour démontrer que le «parler en langues» de la Pentecôte est la réalisation de l’annonce de Joël, alors que Paul emploie précisément ce même verbe pour différencier la prophétie (qui édifie, exhorte, console…) de la glossolalie (qui n’édifie que celui qui l’emploie ou celui qui la comprend). Dans la pensée de Joël et de Pierre «prophétiser» reprend un des sens qu’a ce verbe dans les écrits juifs (transe, manifestations exubérantes,, expressions de paroles divines dont le parlé en langues est l’une des formes…), alors que Paul lui donne un sens plus restrictif destiné précisément à le distinguer du don de «parler en langues».

    Je suis évidemment d’accord avec Pascal Denault que l’exercice du don de prophétie dans l’assemblée n’est pas là pour amener des nouvelles révélations, puisque Paul lui-même nous dit qu’il n’a rien enseigné d’autre que ce qui était déjà écrit dans les prophètes et Moïse sans aller au-delà (Actes 26 : 22 – 1 Cor. 4 : 06.). Comme il l’écrit à Timothée : «toute parole inspirée de Dieu est utile… », qu’elle soit écrite ou orale, car Dieu ne se contredit pas et ce qu’Il a inspiré dans les Écritures est forcément confirmé par ce qu’Il a inspiré aux prophètes. Selon l’Écriture, ceux qui prétendent parler sous l’inspiration de l’Esprit sont donc soumis au jugement des autres, afin de discerner si ce qu’ils disent est «selon l’analogie de la foi», c’est à dire conforme à ce qu’en ont dit les Saintes Lettres écrites avant eux. (Deut. 13 : 1-5 – Rom. 12 : 6 – 1 Jean 4 : 1-3.). Mais j’ai l’impression que la peur de perdre un contrôle cognitif pousse parfois à l’exagération et amène à rejeter les dons de paroles miraculeux au profit de raisonnements théologiques qui ne sont pourtant pas la Parole elle-même mais qui cherchent seulement, parfois maladroitement, à lui donner sens. Pourtant, les apôtres nous ont laissé suffisamment d’outils dans leurs épîtres pour que l’assemblée sache modérer les dons de prophéties et de parlés en langues sans avoir besoin pour cela de prétendre qu’ils auraient cessés.

    L’Écriture, l’histoire et l’expérience personnelle nous montrent que ces dons ont leur utilité jusqu’à la venue du Règne Parfait dont nous attendons et hâtons la venue. Écoutons et mettons donc en pratique l’excellent conseil de Paul à ce sujet, car il n’a jamais été aboli :

    « Ainsi donc, frères, aspirez au don de prophétie, et n’empêchez pas de parler en langues. Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre. » (1 Cor. 14 : 39-40.)

    1. Question à Jean-Luc B : D’où vient donc que certains dons apparus à l’époque apostolique aient ensuite cessé de se manifester ? D’une carence de l’Eglise (qui aurait négligé de les rechercher, ou manqué de foi pour les obtenir) ? Ou bien d’une dispensation divine selon laquelle ils devaient effectivement cesser ?

  17. @aleycuras

    Personnellement, le terme de « dispensations » ne me semble pas correspondre à la réalité vécue dans l’Église sur ce sujet. Une petite recherche historique nous apprend que les dons miraculeux n’ont jamais totalement disparus de l’Église dans les derniers 2 000 ans. Mais un peu à l’image des « <i<fils de prophètes » du temps des juges et des rois, ils ne concernaient malheureusement qu’une minorité de croyants souvent marginalisée. Il faut reconnaître que l’église apostolique n’est pas restée longtemps exempte de déviations ecclésiales et doctrinales plus ou moins sérieuses et il est évident que l’Esprit ne se manifeste pas puissamment lorsqu’Il est attristé et qu’Il ne peut pas remplir et déborder de cœurs partagés.

    Assez près de nous, il y a 500 ans, lorsque les pasteurs emprisonnés ou exilés ont disparus des campagnes cévenoles, le Saint Esprit s’est manifesté de façon miraculeuse au milieu du peuple de Dieu persécuté. Les dons spirituels s’exerçaient par des prophéties et des parlés en langues qui exhortaient les fidèles à tenir ferme contre l’oppression. Mais malheureusement pour qui connaît l’histoire, le prophétisme cévenole était isolé et s’est mis assez rapidement à dévier sans que les autres ministères (missionnaires, évangélistes, pasteurs et docteurs) ne puissent le remettre dans le droit chemin d’une soumission réciproque.

    La Réforme de cette époque n’avait pas encore redécouvert l’exercice des cinq ministères dont nous parle Paul dans Éphésiens 4 et elle fonctionnait malheureusement toujours avec des schémas pyramidaux hérités du système romain. Ce qui fait que lorsque les pasteurs ont pu revenir, ils ont totalement interdit ce « prophétisme » qui commençait à dévier et qu’ils voyaient comme une menace pour leur autorité exclusive, au lieu de remettre simplement l’exercice des dons dans le cadre défini par les apôtres comme je le rappelais dans mon post précédent (1 Cor. 14 : 39-40, etc…).

    Dans ce cas précis, reconnaissons qu’il ne s’agissait évidemment pas d’une «dispensation» qui aurait été terminée en l’an 70, mais bien d’une interdiction toute humaine qui s’est opposée clairement aux instructions apostoliques écrites1 500 ans plus tôt concernant l’exercice des charismes spirituels.

    Dans les courants issus de la Réforme les arguments théologiques «dispensationnalistes» et «cessationnistes» n’ont pas précédés ce triste épisode, mais se sont établis bien après pour le justifier.

    Pour répondre à ta question, la « recherche du Saint Esprit » (qu’on devrait plutôt appeler la « recherche de manifestations spirituelles ») pratiquée dans certaines assemblées me semble une aventure hasardeuse et très éloignée des instructions bibliques. Beaucoup sont tombés dans le panneau ont reçu bien souvent des esprits séducteurs. Car le véritable exercice des dons spirituels est la conséquence non dirigée de la simple réception de l’onction divine. Sinon on court le risque de rechercher seulement une manifestation psychique particulière et non plus la communion spirituelle avec le Donateur d’où découlera une manifestation voulue par Lui.

    « Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme Il veut. » (1 Cor. 12: 11.)

  18. Bonjour Pascal,

    Tu écris plus haut : [[Il est vrai que d’une certaine façon l’on s’édifie soi-même dans notre culte personnel, mais chaque fois qu’il est question du culte en Église la règle est la suivante: « Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. » (1 Co 12.7).]]

    Le problème, c’est que le traducteur à rajouté le mot « commune » qui est absent du grec. En fait ce que Paul dit, c’est que la manifestation de l’Esprit est donnée pour être utile. Utile à qui et à quoi, ou pour qui et pour quoi n’est pas précisé dans le grec, il serait donc prudent de ne pas aller au delà de la phrase grecque de l’apôtre en essayant de lui faire dire autre chose que ce qu’il a exprimé réellement. Cependant il est vrai que plus loin Paul précisera que les moments en commun devraient servir à nous exercer à l’amour réciproque, donc évidemment pas à s’éclater tout seul dans son coin au milieu de la foule avec sa petite transe spirituelle. Néanmoins, il est important de remarquer que contrairement aux cessassionnistes modernes, Paul qui « parlait en langues plus qu’eux tous » (suffisamment discrètement pour que personne ne l’ait remarqué avant qu’il ne l’écrive!) va préciser que dans le but de contribuer à l’édification mutuelle, il exerce ce don de façon non communautaire, pour son édification personnelle. Il encouragera d’ailleurs les corinthiens à l’exercer eux aussi, mais « avec bienséance et avec ordre », c’est à dire en se taisant dans les rassemblements si aucun interprète ne peut faire profiter les autres de ses « excellentes actions de grâce » exprimées dans un langage incompréhensible. L’ensemble du contexte nous montre donc que l’édification personnelle (de l’apôtre ou du simple chrétien lambda) n’a rien de ridicule et n’est donc pas un sujet de moquerie, mais qu’il s’agit d’une pratique encouragée par Paul à tous les disciples du Seigneur. Seulement chaque chose en son temps ! Les moments communautaires étant réservés aux partages dans l’amour, il était important que chacun comprenne les autres et puisse profiter de ce qui est exprimé publiquement.

    Il semble actuellement admis que la première épître aux Corinthiens a été écrite vers 55 après JC. Si réellement Paul savait que ces dons cesseraient dans les 15 ans suivants (en 70 comme le prétendent beaucoup de cessassionistes), il n’aurait pas perdu du temps à donner ce genre de conseils pratiques, mais il aurait au contraire précisé que ces dons étaient en train de disparaître du fait de leur inutilité. Or il ne l’a pas fait, au contraire ! puisqu’il écrit qu’il aimerait que tous les exercent et qu’il recommande expressément de ne pas les interdire. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que Paul ne met pas en garde contre des faux dons de prophéties ou de faux parlés en langues (qui devaient pourtant déjà exister à l’époque), mais il va placer l’amour qui devrait motiver les actes des disciples du Christ comme un axe central de ces trois chapitres d’enseignement sur les charismes spirituels (1 Cor. 13).

    1. Bonjour Jean-Luc
      Premièrement, pour ce qui concerne 1 Co 12.7, je crois que la traduction « utilité commune » est très bonne et rend bien le sens du verbe sumphero qui a le sens littéral de « porter ensemble ». Lorsqu’on tien compte du contexte de l’exhortation, Paul ne peut vouloir dire autre chose que « utilité commune ». Voici un court extrait du commentaire de Charles Hodges sur l’utilisation de ce mot dans ce verset:

      This is the common object of all these gifts. They are not designed exclusively or mainly for the benefit, much less for the gratification of their recipients; but for the good of the church. Just as the power of vision is not for the benefit of the eye, but for the man. When, therefore, the gifts of God, natural or supernatural, are perverted as means of self-exaltation or aggrandizement, it is a sin against their giver, as well as against those for whose benefit they were intended.

      En fait la question est la suivante: Paul recommande-t-il l’utilisation des langues pour l’édification personnelle ou non lorsqu’il dit : « Celui qui parle en langue s’édifie lui-même »? Je crois que non puisque le don des langues, comme les autres dons, était pour l’édification commune. On ne devait pas parler en langue pour soi-même, pas plus qu’on ne devait prophétiser pour soi-même. S’il n’y avait pas d’édification (via une interprétation), il fallait se taire (1 Co 14.17-19, 27-28).

      Pour ce qui est de la cessation que Paul annonçait (1 Co 13.8); l’apôtre ne savait pas précisément quand cela arriverait (pas plus que les apôtres savaient quand le Seigneur reviendrait et espéraient son retour de leur vivant 1 Th 4.15-17). Il a donc simplement dit qu’elles cesseraient lorsque « ce qui est parfait sera venu » (v.10). Ce qui est parfait ne réfère pas au retour de Christ puisque la foi est l’espérance demeureront (v.13) même lorsque « ce qui est parfait sera venu ». Le sens de l’adjectif « parfait » ne renvoie jamais à une réalité eschatologique, mais à une condition spirituelle supérieure, un stade plus mature. Lorsqu’on le compare avec « ce qui est partiel » (qui doit disparaître) nous comprenons que Paul parle de la transition vers la pleine révélation de la Nouvelle Alliance dans laquelle nous contemplons le Seigneur face à face (comparer 1 Co 13.12 avec 2 Co 3.18 et Ex 33.11 ; Nb 12.6-8 ; Dt 34.10 = nous sommes comme Moïse, car ce qui est partiel a disparu, ce qui est parfait est venu).

  19. Bonsoir Pascal,

    On ne va pas rester à s’accrocher sur des mots, mais il est cependant important de remarquer que deux chapitres plus tôt, dans la traduction Segond de 1 Cor. 10 : 33 le même verbe « sumphéro », conjugué en grec exactement de la même manière, a le sens « d’intérêt personnel » et pas du tout celui « d’utilité commune »…Cette traduction de 1 Cor. 12. 7 par « utilité commune » a donc pour but de transmettre au lecteur une interprétation particulière qui n’est pas littéralement dans le Texte. Charles Hodges tombe dans la même outrance dans son commentaire, car il oublie le contexte général de cet enseignement dans lequel l’apôtre nous apprend qu’il exerce lui-même ce don de façon plus intense que toute l’assemblée de Corinthe réunie.

    Ce que j’aimerais bien qu’on m’explique, c’est : où donc, et pourquoi, Paul parlait-il « en langues plus qu’eux tous » ?

    Nous savons qu’il n’exerçait pas son don des langues dans l’assemblée puisqu’il déclare lui-même très clairement que dans les moments de partages fraternels et dans le but d’édifier les autres il préférait dire 5 paroles avec son intelligence plotôt que 10 000 paroles en langues. Alors à quel endroit en en quelles circonstances parlait-il en langues plus que tous les corinthiens réunis ? Et dans quel but Paul parlait-il en langues dans ses moments personnels d’adoration si, comme vous le prétendez, les charismes n’étaient donnés donnés que pour « utilité commune » ?

    Concernant le sens véritable de « ce qui est parfait », il me semble que ton explication laisse entendre que ton visage rayonne miraculeusement lorsque tu t’es placé face à ta Bible (« ce qui est parfait », selon toi). Ton visage devrait briller comme celui du Christ lors de la transfiguration si la lecture des Textes inspirés suffisait à le connaître tel qu’IL EST. Pourtant, l’apôtre Jean ne semble pas vraiment de cet avis lorsqu’il écrit :

    « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à Lui, parce que nous le verrons tel qu’IL EST. » (1 Jean 3 : 2.)

    « Ce qui est parfait » ce n’est évidemment pas le Texte biblique lui-même. Cependant, pour que nous possédions l’espérance, les Saintes Lettres nous parlent de différentes manières de l’Incarnation de la Parole Divine et Vivante dans son Corps qui est l’Église. Et viendra le Jour glorieux où Elle sera parfaitement réalisée (téleios). Le Règne du Père Céleste sera alors établi « sur la terre comme au ciel » par le Fils et la puissance de son Esprit.

    En attendant l’accomplissement de cette glorieuse Réalité vers laquelle nous tendons tous, la totalité des dons spirituels ainsi que la connaissance restent des outils indispensables à cette édification. Lorsque l’Édifice sera terminé, ces outils n’auront effectivement plus aucune utilité, « ils disparaîtront » comme nous l’explique Paul.

    Mais si nous regardons autour de nous, il est facile de voir que nous n’en sommes pas encore là et que la Construction est à continuer jusqu’à son achèvement…

    1. Cher ami, vous montrez effectivement que le champ sémantique d’un mot est parfois large et que le contexte est essentiel. Cependant, je ne vois pas comment 1 Co 10.33 empêche sumphero d’avoir le sens de « utilité commune » en 1 Co 12.7. D’abord pcq en 10.33 il ne signifie pas « intérêt personnel » mais uniquement « intérêt » et c’est le pronom réflexif emautou qui lui donne le sens de « intérêt personnel » ou « propre intérêt ». De plus, je ne vois pas en quoi 1 Co 14.18-19 implique un usage privé des langues chez Paul. Il peut très bien avoir parlé en langues dans les assemblées, à Corinthe et ailleurs, pourvu que ce qu’il a dit fût interprété par lui-même ou par qqn d’autre selon la règle qu’il donne lui-même aux versets 27 et 28. De plus, Paul semblait ne voir aucune utilité à un parler en langues privé qui laisserait l’intelligence stérile (1 Co 14.13-14).

      De plus, lorsqu’il dit « Celui qui parle en langue s’édifie lui-même; celui qui prophétise édifie l’Église » il n’est pas question d’un culte privé, mais en Église. Lorsqu’on tient compte de tout le contexte de l’épître où il reproche l’orgueil spirituel, la fierté de ceux qui ont de la connaissance, la prétention des super-spirituels, du manque d’humilité, de la recherche de sa propre gloire, de son propre intérêt, de l’exercice des dons de l’Esprit pour se sentir puissant, du manque d’amour, etc.; il semble alors tout naturel de comprendre « s’édifie lui-même » comme « s’enfle lui-même d’orgueil » surtout parce que Paul fait un reproche plutôt qu’une recommandation.

      Mais ne nous écartons pas trop dans des dédales. Supposons que j’aie tord et que Paul cautionne effectivement un usage privé et une auto-édification par le parler en langues (ce dont je doute tout en reconnaissant les difficultés d’interprétations de tout ce chapitre)… Cela ne changerait pas tellement mon point de vue, puisqu’il ne s’agit pas pour moi de l’argument central pour le cessationnisme. Autrement dit, les dons de l’ère apostolique pourraient avoir cessé même si les langues avaient un usage privé. L’argument central dans ma pensée est l’unicité de l’ère apostolique et, à moins de croire à la succession apostolique comme dans le catholicisme romain, je crois qu’il y a une cessation fondamentale après les apôtres. Le degré reste à établir, mais le principe d’une cessation apostolique est ferme; surtout du fait que les apôtres n’ont établi aucun successeur.

      Finalement, à propos de « ce qui est parfait ». Il ne s’agit pas proprement de la Bible, ou de la fermeture du canon, mais de la pleine révélation de la Nouvelle Alliance avec toutes les bénédictions qu’elle apporte,et aussi de la fin de l’Ancienne dispensation et de l’ère de transition entre les deux (Hé 8.13). Est-ce que mon visage brille? Absolument! 2 Corinthiens 3.18 ne ment pas. Comment expliquer 1 Jean 3.2 alors? Le déjà et le pas encore, vous connaissez? Nous sommes déjà ce que nous serons, mais cela n’est pas encore manifesté pleinement. Christ règne déjà, mais nous ne le voyons pas encore (Hé 2.8-9).

      Je crois que vous reconnaissez également cette dualité, cependant vous croyez que les langues et prophéties demeureront jusqu’à la fin du « déjà » tandis que de mon côté je crois qu’elles appartenaient à une phase eschatologique de transition qui est maintenant achevée (Hé 8.13). Je suis heureux, Jean-Luc, de ce que tout en étant continuationniste, vous ne semblez pas cautionner tous les excès et abus des milieux charismatiques sous prétexte qu’il s’agirait d’une oeuvre surnaturelle de l’Esprit. Je bénis le Seigneur de ce que vous voyez sa Parole écrite comme étant la norme pour encadrer toutes les pratiques du culte, privé ou ecclésial. Et je crois que l’Église du Christ se porterait beaucoup mieux si tous les continuationnistes agissaient comme vous.

  20. S’il est une chose sérieuse à considérer dans les enseignements religieux, c’est l’altruisme…car pour le reste, la bible n’est qu’historique entre plusieurs peuples méditerranéens et écrite par des humains faillibles. Peut-être Christian est-il en train de bien rire de tous vos mots/maux que vous vous égosillez à croire vous-même comme pertinents et ô combien sages! J’espère que Christian rit pour l’éternité à nos côtés à nous tous. Salut bien Christian : je n’ai appris ton voyage qu’en juillet, et où que tu sois, ta force de vivre et ton sourire emblématique restent un héritage inspirant. Voilà le vrai de la Vie de ceux que nous avons aimé.
    Bien à vous,
    Jocelyne
    Il n’est pas nécessaire de me répondre : je suis encore sous le choc d’avoir appris
    le voyage grandiose qu’a entrepris Christian dans la céleste fantasmagorie de l’espoir humain.

    1. Bonjour Jocelyne
      Je vous remercie pour votre commentaire. Je présume que vous parlez de mon oncle Christian Cyr (bien que votre commentaire ne soit pas dans le fil de discussion à propos de lui)… Je suis heureux que vous l’ayez connu et qu’il vous ait laissé cette belle impression.
      Je comprends que les diatribes entre dévots vous laissent un peu perplexe et j’apprécie votre commentaire qui nous rappelle que, vu de l’extérieur, cet échange semble bien futile et pompeux… Bien que je crois que l’essentiel soit un peu moins dilué que ce que vous le laissez entendre par votre commentaire, merci pour ce rappel de ne pas nous écarter trop dans les dédales.
      Bonne journée à vous et que Dieu vous bénisse richement!
      Pascal Denault

  21. Salut, merci pour les détails, je continue là où on était (vos réponses du 19 juillet).
    Pour Jude, je comprends bien qu’il ne s’agit pas de vouvoiement, mais paradoxalement, l’utilisation de « vous-mêmes » fait en sorte que plus on s’attendrait à ce que l’action puisse être faite par qqn d’autre (votre proposition), plus le « vous-mêmes » renforce le fait que l’auteur enlève au contraire la possibilité collective de l’action. Si l’on compare par exemple les deux phrases suivantes:
    « Mes chers amis, suivez mon conseil: si un jour le dos vous pique, grattez-le les uns aux autres! »
    VS
    « Mes chers amis, suivez mon conseil: si un jour le dos vous pique, grattez-le vous-mêmes! »
    À moins que le grec ne suive pas la même règle que le français pour le mot traduit par « vous-mêmes »? Pouvez-vous me vérifier ça?
    Par ailleurs, je comprends que je pourrais édifier les autres sur ma parole ou sur mon exemple, mais sur ma foi, ça me semble plutôt interne/personnel à chacun, non? (peut-on grandir sur la foi des autres si on n’a pas notre propre foi? Et si c’est notre propre foi qui nous permet de recevoir tout ce que Dieu a à nous donner…)

    Pour la pentecôte (Ac 2), le caractère « d’étrangers » de l’église me semble difficile à utiliser puisque les païens ne sont introduits dans l’église que vers Ac 10. Aussi, je présume que Corinthe était loin d’être majoritairement juive: les mots « qu’il survienne des hommes du peuple » me semblent particulièrement génériques i.e. pas seulement un signe pour les non-croyants juifs, mais pour tous les non-croyants du peuple où l’église locale est.

    Vers 34 min 03 vous citez « ne diront-ils pas que vous êtes fous » (1 Co 14:21-25) et vers 34 min 15 vous dites: « ça a plus tendance pour eux à les repousser qu’à les attirer ».
    Dans la même lettre aux Corinthiens, nous lisons aussi un autre avertissement: « la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent » (1 Cor 1:18). Je pense que le commentaire de Jocelyne a bien illustré ce point.
    Question 16: Selon vous, en quoi les langues sont-elles inférieures à la croix à propos de ce que les autres vont dire de nous?
    Merci.

    1. Le fait que les langues étaient d’abord un signe pour les non-croyants (1 Co 14.22) de la nation d’Israël (1 Co 14.21), ne signifie pas qu’elles ne pouvaient être un signe pour les non-croyants parmi les gentils. C’est un peu comme avec l’Évangile qui est premièrement pour les juifs, ensuite pour les grecs (Rm 1.16; 2.9-10). De la même façon, les hypocrites du temps de Jésus étaient premièrement concernés par la prophétie d’Ésaïe (Mt 15.7-9), mais cette parole s’applique dans un deuxième temps à tous ceux qui sont coupables d’hypocrisie religieuse. Ainsi les langues étaient d’abord un signe de jugement sur les incrédules en Israël, mais également pour les autres incrédules parmi les gentils. Ce signe marquait l’inauguration des derniers temps (Ac 2.17) et l’entrée des païens dans l’alliance. L’inauguration étant achevée, le signe est révolu.
      Je ne suis pas certain de bien saisir votre 16e question… Les réprouvés entendront toujours l’Évangile comme une folie (1 Co 1.18) et le respireront comme une odeur de mort (2 Co 2.15-16); que Dieu leur parle par les langues ou par la simple prédication de la croix.

  22. Bonjour Pascal,

    Me voilà de retour, après une petite absence. Après tes dernières réponses, je comprends un peu mieux ta position. En fait ce que tu trouves primordial c’est la spécificité de l’ère apostolique et sa courte durée, et je te rejoins là dessus. Mais pour moi il n’est pas nécessaire d’inventer le cessationnisme pour affirmer cette réalité, car l’Écriture parle du ministère des apôtres comme d’un fondement sur lequel chacun bâtira à sa façon (Eph. 2 : 20 – 1 Cor. 3 : 10.).

    Il est donc incontestable que les 12 apôtres ont posés par leurs témoignages le fondement de la Bonne Nouvelle de la Nouvelle Alliance. L’apôtre Paul, dont les épîtres précèdent l’écriture des évangiles, nous posera les bases de l’interprétation chrétienne des écrits juifs. Et après eux, l’inspiration absolue n’est plus reconnue, ce qui clôturera d’ailleurs le canon du Nouveau Testament. Il y aura toujours des apôtres (aujourd’hui on les appelle des missionnaires), mais leur autorité ne sera plus aussi grande, puisqu’ils ne sont plus les fondements doctrinaux, mais seulement des propagateurs de la connaissance de l’Évangile qui les a précédée.

    Ce qui me semble abusif, c’est d’inventer une prétendue cessation des dons miraculeux à partir d’une interprétation non contextuelle d’une simple phrase de l’apôtre Paul, alors que même l’histoire de l’Église nous montre que ces dons n’ont jamais totalement disparus. De plus, argumenter sur le prétendu orgueil de ceux qui disposeraient de ces dons, ne tient absolument pas compte que la connaissance théologique théorique a fournit de son côté des bataillons d’orgueilleux qui n’ont rien à envier aux charismatiques. Pourtant l’Écriture nous met tous en garde, les uns et les autres : «Si quelqu’un croit savoir quelque chose, il n’a pas encore connu comme il faut connaître. » (1 Cor. 8 : 2.)

    Les excès des pentecôtistes et des charismatiques ne devraient pas inciter à jeter le bébé avec l’eau du bain. L’expérience sensible et audible du baptême de l’Esprit est une réalité incontournable des Écrits Néotestamentaires. Et toutes les périodes de renouveau de l’Église depuis 2 000 ans ont expérimentées les mêmes phénomènes. Le problème, c’est que dans le protestantisme, les schémas mentaux influencés par le système romain (et pas encore totalement réformés…) n’ont pas permis de les gérer d’une façon scripturaire. Car au fil des siècles les rassemblements se sont énormément éloignés de ce qui nous en est décrit par les apôtres. Alors, devant leur constat d’absence de charismes des théologiens racontent que ces dons n’existent plus, ou alors s’ils se manifestent malgré tout, ils interdisent la pratique du parlé en langues et de la prophétie, comme ça a malheureusement été le cas lors de la « reprise en main » des assemblées des camisards, mais ça continue jusqu’à nos jours… Il aurait pourtant été tellement plus simple de revenir aux prescriptions apostoliques de contrôle (sans interdiction) par l’assemblée de toute parole se prétendant inspirée !… Mais cela impliquerait de reconnaître une valeur égale aux autres ministères, alors qu’aujourd’hui le leadership d’un individu sur le reste du groupe reste souvent la norme. Ce qui, dans les milieux issus de la Réforme est une persistance malsaine sous un autre nom du « curé/médiateur entre Dieu et les hommes » dont le protestantisme et les différents évangélismes ne sont malheureusement pas parvenus à se débarrasser complètement jusqu’à nos jours…

    Les pionniers de la Protestation nous avaient pourtant avertis : la réforme doit être continuelle. On constate qu’elle s’est malheureusement arrêtée en route et qu’elle a même fini par se trouver une (petite) place dans le monde…

    1. Bonjour Jean-Luc
      Heureux que l’on s’entende en partie sur l’unicité de l’ère apostolique! Cependant, je n’invente pas le cessationnisme comme conséquence inattendue de la fin de cette ère, mais j’affirme plutôt, avec l’Écriture, que les signes et les prodiges étaient des dons particuliers de cette ère. L’Écriture déclare concernant le message du salut: « annoncé d’abord par le Seigneur, confirmé par ceux qui l’ont entendu, [que Dieu a appuyé] leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Hé 2:3-4)

      Les signes et les prodiges avaient une fonction particulière: ils étaient le témoignage de Dieu à l’effet que le message des témoins venait véritablement du ciel. Une fois le témoignage divin ayant été établi, et puisqu’il n’y a plus de témoins au sens apostolique (Ac 1.21-22), les signes et prodiges ne sont plus nécessaires. Dieu n’a pas besoin d’établir son propre témoignage envers l’Évangile à chaque génération, mais il l’a fait une fois pour toutes dès l’établissement de son Église dans le monde.

      Ensuite, l’apôtre Paul déclare que les signes et les prodiges étaient une preuve de son apostolat: « Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles. » Si l’apostolat a cessé, comme vous le reconnaissez en partie, « les preuves de l’apostolat » ont donc cessé également.

      Le cessationnisme n’affirme pas que Dieu ne fait plus de miracle, mais que les signes et prodiges tels que décrits dans l’Église du N.T. ont cessé comme phénomènes réguliers dans l’Église, car ils avaient pour but de fonder l’Église par le ministère apostolique. Il y a une différence entre un miracle que Dieu opérerait aujourd’hui et le don de miracle donné aux premiers chrétiens. Un miracle peut se produire aujourd’hui sans qu’une personne ait le don de miracle puisque ce don, comme le don de l’apostolat (Ep 4.11), a cessé. Vous êtes au moins un cessationniste partiel puisque vous admettez qu’il n’y a plus d’apôtres plénipotentiaire, qui furent pourtant des dons du Seigneur à l’Église (Ep 4.11); des dons qui ont donc cessé.

      La cessation de l’apostolat est surtout évidente du fait que les apôtres n’ont établi aucun successeur. Pourtant, il n’y a aucun verset qui dise: « L’apostolat cessera dès que tous les apôtres actuels seront morts »… Nous n’avons pas besoin d’un tel verset pour affirmer que l’apostolat a cessé puisque cela est évident par la fonction de cet office (Ep 2.20) et par l’absence de successeur. Pourquoi donc exigez-vous plus de preuves pour établir la cessation des dons qui accompagnaient cet office et cette ère?

  23. Bonsoir Pascal,

    Il y a maldonne. Ne crois pas que je cherche des preuves de l’existence des dons spirituels, car je les ai expérimentés personnellement et j’ai donc pu en observer leur pertinence, mais j’ai également vu les excès qu’ils peuvent occasionner si on ne s’en tient pas aux conseils apostoliques. De plus, comme je le faisais remarquer, l’histoire de l’Église nous démontre qu’ils ne se sont jamais arrêtés. Je suis ce qu’on pourrait appeler un chrétien pragmatique. Les constructions intellectuelles ne m’intéressent que lorsqu’elles collent à la réalité vécue et qu’elles ne tordent ni ne heurtent ce que dit l’Écriture.

    En fait, plus on développe et plus je comprends que nos divergences viennent en partie d’une compréhension différente du terme «apôtre». Pour l’Écriture il y a les premiers appelés et envoyés : «les 12». Ils restent les témoins privilégiés et authentiques du ministère terrestre du Fils de Dieu et de sa résurrection (Actes 1 : 21-22.). Mais après, le Seigneur en a envoyé (grec «apostello») 70 autres avec une mission semblable en terme de miracles (Luc 10 : 1.). Après eux, l’Écriture nous parle aussi de Paul et Barnabas comme étant des apôtres (Actes 14 : 14.) car ils ont été envoyés par le Saint Esprit. Leur ministère est particulier car ils sont les fondements de l’Église. Concernant «l’apostolat», tout les «missionnaire» réellement envoyés par le Seigneur et qui posent le fondement de nouvelles assemblées dans le monde pratiquent donc eux aussi le ministère de «l’apostolat». Selon l’Écriture, la Parole qu’ils proclament devrait donc être confirmée par les signes de puissance qui l’accompagnent. Il ne s’agit évidemment pas d’inventer de nouvelles « révélations » ni de nouvelles doctrines, mais de transmettre fidèlement le dépôt que nous ont laissé les « fondements » : les premiers apôtres.

    En termes de principes, je suis d’accord avec ce que tu dis concernant les dons miraculeux : ils sont effectivement utiles pour confirmer la prédication de la Parole. Mais là où on diverge, c’est que la réalité nous montre que les successeurs des «apôtres» qui sont allé annoncer plus loin la Bonne Nouvelle de l’Évangile ont souvent expérimentés eux aussi la Puissance de Dieu qui accompagnait leur prédication par les signes promis. N’oublions pas que la Bible les nomme des «apôtres », même s’ils n’ont évidemment pas la stature «des 12» et même si nous les appelons aujourd’hui des «missionnaires» (le rôle est le même, seul le terme a changé). L’évangélisation exponentielle de la Chine pendant la domination communiste, s’est faite en grande partie avec des hommes et des femmes qui ont été envoyés proclamer la Bonne Nouvelle avec la puissance de l’Esprit et les dons miraculeux qui l’accompagnaient. Ceux qui viendraient leur raconter que les dons auraient cessés au 1° siècle ne seraient pas pris au sérieux, car ils expérimentent aujourd’hui que Marc 16 est encore une réalité contemporaine. C’est également le cas en Corée du Nord et au Viet-Nam actuellement, mais aussi en beaucoup d’autres terres de missions.

    Ainsi donc il me semble que c’est une erreur de prétendre comme tu le fais que tout apostolat aurait cessé. L’apostolat des fondements («des 12» avec Paul et Barnabas) est effectivement achevé et reste la base scripturaire sure et solide sur laquelle l’évangélisation du monde peut continuer et les disciples être enseignés et affermis, mais l’apostolat missionnaire avec les signes qui l’accompagnent continuera jusqu’à ce que les extrémités de la terre aient toutes entendues la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus Christ dans leur langue (Mat. 24 : 14.).

  24. Bonjour Pascal,

    J’ai lu ton étude sur l’apostolat. On est évidemment d’accord que la « succession apostolique » n’a rien de biblique. Elle est une invention destinée à justifier la suprématie de l’évêque de Rome. Pour la «notion faible», je ne peux pas te suivre. D’abord parce que tous les charismatiques ne confondent pas le charisme et l’office, mais aussi parce que ce que tu appelles «la troisième voie» commet exactement la même erreur que les deux autres : elle mélange et rend confus les différences entre les différents hommes/dons décrits dans Éphésiens 4.

    Lorsque je disais que les schémas romains règnent toujours en maitres dans ces types d’organisations, c’est précisément parce qu’ils sont incapables de vivre une véritable collégialité. Il leur faut toujours un leader/médiateur entre Dieu et les laïques et ta «troisième voie» n’y échappe malheureusement pas. Dans les notions «fortes» et «faibles» on prétend remplir aujourd’hui un ministère d’autorité réservés aux apôtres qui ont été les témoins de la mort et de la résurrection du Christ, mais dans ta « troisième voie », on prétend simplement remplacer les apôtres par les pasteurs et docteurs, ce qui escamote les autres ministères au lieu de coopérer avec eux.

    Le problème, c’est que l’Écriture n’en parle pas de cette façon. Il est important d’observer que les apôtres néotestamentaires sont des itinérants continuels (c’est le sens sémantique de leur fonction (apostello = envoyé). Ils ne s’installent donc pas dans les assemblées qu’ils ont fondés, mais ils en partent pour les laisser grandir en Christ. Et c’est précisément pendant cette absence que se révèlent ceux qui seront désigné par vote comme «anciens» lors d’un deuxième passage de l’apôtre. Si l’apôtre est un itinérant, à l’opposé l’ancien est un habitant de la ville où il exerce et il est reconnu par l’assemblée dans ses fonction à cause des capacités et des dons qu’il a pu employer au service de l’ensemble dans l’espace laissé libre par le départ de l’apôtre.

    Il est symptomatique de remarquer que l’église où l’apôtre Paul a passé le moins de temps (quelques semaines à Philippes) est également la plus mature de toutes celles qu’il a fondées, puisque elle a peu de problèmes internes et qu’elle est la seule qui le soutiendra financièrement. Alors que celle où il a passé le plus de temps (plus de 2 ans à Corinthe) est l’une des plus infantiles, nous fournissant deux grandes épîtres où leur immaturité est souvent mise en avant. L’exemple que nous donne la conversion de l’eunuque éthiopien (Actes 8 : 26-40.) aurait pourtant dû faire réfléchir des générations d’apôtres et de pasteurs sur l’action de l’Esprit qui enlève l’enseignant à peine le baptême exécuté ; Quelques courtes heures de «catéchèse» interrompues par l’Esprit Lui-Même, qui laisse le converti tout seul avec un rouleau d’Esaïe et la révélation du Christ comme Sauveur et Seigneur a de quoi surprendre ceux qui encore aujourd’hui s’imaginent que les «laïques» auraient besoin d’être nourris à la petite cuillère par des docteurs pendant le reste de leurs existences de spectateurs, assis bien en rangs pour les écouter passivement !

    Pourtant, le Maître n’a-t-il pas dit : « Il dit encore: Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. La terre produit d’elle-même, d’abord l’herbe, puis l’épi, puis le grain tout formé dans l’épi; et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là. » (Marc 4 : 26-29.).

    Mais qui croit encore cette Parole Inspirée ? Par peur de perdre le contrôle sur les brebis et par habitude routinière, les schémas originaux de l’Église ont été négligés au profit d’une conception romaine infantilisante qui parachute de l’extérieur un leadership individuel là où l’Esprit voudrait faire éclore les « hommes-dons » nécessaires à la croissance de l’ensemble jusqu’à la maturité, jusqu’à l’état d’adultes en Christ. Mais cette maturité de l’ensemble des membres du Corps est-elle encore le but poursuivi dans ces églises aujourd’hui ?

  25. Salut Pascal, je continue là où on était (vos réponses du 28 juillet).
    On s’entend maintenant que les langues révèlent autant les non-croyants juifs que non juifs, tout en étant prononcées par Dieu lui-même par la bouche des croyants.
    > Je ne suis pas certain de bien saisir votre 16e question… Les réprouvés entendront toujours l’Évangile comme une folie et le respireront comme une odeur de mort; que Dieu leur parle par les langues ou par la simple prédication de la croix.
    Ça répond à ma 16e question. Les langues ne sont donc pas différentes de la croix sur ce point, ce point ne serait donc pas en soi un critère pour considérer les langues non interprétées comme étant « infâmes ». Il semblerait même que par moments la prédication de la croix doive, comme les langues, donner sa place aux prophéties (volet « dévoiler les secrets du coeur ») pour ce qui est de la phase « conviction » dans l’assemblée (1 Co 14:24-25, je remarque en particulier l’utilisation du mot « non-croyant » au verset 24 tel qu’au verset 22).

  26. Vers 35 min 50, vous dites à propos des juifs qui entendent les langues à la Pentecôte qu’ils appartiennent
    « aux croyants, à ceux qui sont sauvés. Les langues pour eux, ça a un effet qui est prophétique. » « Leur coeur est converti par la proclamation de l’évangile au moyen des langues »

    J’essaye de comprendre d’où part la divergence de compréhension sur cet événement.
    À la Pentecôte, les disciples « se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2:4). Il y avait manifestement une bonne foule (Ac 2:41). Les disciples parlaient en même temps. J’ai pris une quinzaine de personnes et je leur ai fait lire en même temps chacun un verset différent de la bible. Résultat: on comprenait un mot de temps en temps, juste assez pour savoir que ça sonnait « quelque chose de biblique ». Ça c’était en français. Pour avoir assisté à des congrès traduis en juste deux langues, c’est déjà quelque chose et chaque interprète parle à son tour.

    Question 17: En considérant maintenant la *quinzaine* d’ethnies (Ac 2:9-11) et le fait que les disciples parlaient en même temps et la grosseur de la foule, comprenez-vous comme moi que même si les gens de la foule parvenaient à discerner des paroles dans leur langue maternelle et que même s’ils comprenaient que ça avait quelque chose à voir avec les merveilles de Dieu, ce qu’ils entendaient était très fragmentaire (comme mon exemple de verset), ce qui expliquerait pourquoi il n’est dit que « des merveilles de Dieu » et non une citation des phrases entendues et ce qui expliquerait aussi pourquoi toute la « multitude » qui accourut était « confondue » (Ac 2:5) et « ils étaient *tous* dans l’étonnement et la surprise » (Ac 2:7) et ils « étaient *tous* dans l’étonnement » et tous « ne sa[vaient] que penser » (Ac 2:12), et non « se repentirent à la proclamation de cet évangile au moyen des langues » comme vous le proposez?

    1. Je ne saurais dire comment la chose arriva exactement… tout ce que je sais c’est qu’il y a eu un miracle et de ce miracle certains ont entendu l’Évangile de Christ et d’autres se sont moqués. Le verset 13 indique clairement un changement de catégorie de personnes par rapport aux premières dont la réaction est décrite positivement aux versets 5-12…

      (1re catégorie) comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu? Ils étaient tous dans l’étonnement, et, ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres: Que veut dire ceci? (2e catégorie) Mais d’autres se moquaient, et disaient: Ils sont pleins de vin doux.

      Je crois que ces deux catégories correspondent aux deux catégories que Paul présente ailleurs: ceux qui sont sauvés et ceux qui périssent (2 Co 2.15). Nous retrouvons ces deux catégories de gens en 1 Co 14.21-25 concernant l’effet des langues et de la prophétie.

  27. Question 18: Si des personnes parlent et qu’on déduise par leurs seules paroles qu’elles sont ivres, est-ce parce qu’on ne comprend *aucun* des mots qu’elles prononcent? La seule façon de pouvoir dire qu’elles sont ivres n’est-elle pas de comprendre une partie des mots dits pour pouvoir reconnaitre que la sonorité des mots ou que le contenu est anormal? Si la langue entendue n’était absolument pas comprise, ne déduirait-on pas plutôt qu’ils parlent une langue différente ou qu’ils sont fous et non ivres?

    Question 19: Si des pasteurs parlant une quinzaine de langues différentes se rassemblent pour une célébration commune aux États-Unis, il est fort probable qu’ils parlent anglais (la langue de la place) en plus de leur propre langue maternelle: Croyez-vous que le discours de Pierre (Ac 2:14+) était en langues ou qu’il était dans la langue locale que les juifs pieux rassemblés des nations environnantes pour la fête de la Pentecôte à Jérusalem connaissaient, en plus de leur langue maternelle? (si ces juifs ne parlaient pas la langue commune à Jérusalem comme 2e langue, comment faisaient-ils pour se faire entendre au temple pour leurs sacrifices et la convocation Lév 23:15-21)

    Question 20: Si on convient que Pierre n’a pas fait son discours en langues, est-ce qu’on peut convenir sur la base de « Ceux qui acceptèrent *sa* parole furent baptisés » (Ac 2:41) que ce ne sont pas les langues qui ont joué le rôle d’évangélisation à la Pentecôte?

    Question 21: Si les langues n’ont pas été nécessaires, par leur contenu, à la prédication de l’évangile, serait-il possible que la Pentecôte en Ac 2 ne soit pas tant l’accomplissement de 1 Cor 14:21 que l’accomplissement de Ac 2:17-18,38-39, en plus de confirmer à ceux qui croient que ce n’est pas une roche que Dieu place dans leur bouche, mais un langage qui a un sens, quand même eux-mêmes ne le comprendrait pas?

    Merci, A+

    1. Plusieurs questions qui au fond ont toutes la même objection: Les langues de 1 Co 14 et les langues de feu d’Actes 2 sont deux choses différentes. Vous voulez séparer les deux parce que sinon:
      1. Vous devriez reconnaître que parler en langue = parler une langue connue et non la glossolalie.
      2. Vous devriez reconnaître que la Pentecôte et l’ère apostolique qui s’ensuivit étaient un passage particulier dans le plan de rédemption où Dieu montrait qu’il inversait son jugement de Babel (Gn 11) dans le but de réunir les nations en un seul peuple pour former son royaume.
      3. Vous devriez reconnaître que le parler en langue d’aujourd’hui a bien peu en commun avec l’enseignement biblique de 1 Co 14 lorsqu’on le comprend à la lumière d’Actes 2.

      Je comprends vos questions, mais je demeure convaincu du rapprochement entre la Pentecôte et l’explication apostolique de 1 Co 14.

  28. Salut Pascal. Je ne veux pas du tout séparer les deux, au contraire!!! Je suis persuadé que ce sont (en Actes 2 et 1 Co) les mêmes langues qui viennent du même baptême du Saint-Esprit et ce sont toutes des langues connues, que Dieu comprend, qui ont un sens, tel que nous le dit 1 Co 14:10, et les bribes compris à la Pentecôte vient rassurer les croyants subséquents que ce n’est pas « du vent » que Dieu met dans leur bouche (ni une pierre, ni un scorpion, ni un serpent: Mt 7:9-11 et surtout **Luc 11:11-13**), même s’ils ne comprennent pas eux-même le sens de ce qu’ils disent.

    Maintenant qu’on s’entend que votre hypothèse sur ma position est fausse, seriez-vous enclin à me donner votre position biblique sur les questions 18 à 21 pour que je continue d’essayer de comprendre le raisonnement qui vous permet d’arriver là où vous en arrivez?
    Merci, A+

  29. Salut Pascal. Il y a encore beaucoup d’éléments que j’aimerais comprendre dans votre perspective, mais je crois comprendre que notre discussion tire à sa fin. Je vais donc « fast forwarder » vers la fin de votre sermon, vers 55 min 00, pour l’élément que vous appelez « le clou dans le cercueil ». Je vous demande cinq dernières questions pour m’éclairer sur votre perspective et si vous ne voulez plus m’informer au-delà de ces cinq questions, j’en resterai là.
    À propos de 1 Cor 13:13 (« Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, la charité[…]. », vous dites: « alors que cessent les langues, alors que cessent les prophéties au verset 8, trois choses demeurent » et, puisque la foi et l’espérance n’existent plus au retour de Christ / à la résurrection, les prophéties doivent avoir cessé avant, dites vous.

    Question 22: 1 Cor 13:13 commence par le mot grec « nuni » (« Maintenant ») utilisé exclusivement par Paul, une vingtaine de fois, et toujours pour marquer une opposition à la dernière chose dite et revenir à ce qu’il en est présentement. Selon vous, pourquoi ne serait-il pas possible que ce verset fasse une brisure avec les temps futurs de cessation et revienne au présent de la discussion, en ligne avec les verset 1 à 8a?

    Question 23: Je constate une alternance de temps entre 1 Cor 13:8 et 1 Cor 13:13:
    v8a présent, v8b futur, v9 présent, v10 futur, v11a passé de Paul (comparé au présent de l’Église), v11b présent de Paul (comparé au futur de l’Église), v12a présent, v12b futur. Les temps des verbes actifs de la traduction dans ces versets sont:
    pour le présent: périt, connaissons, prophétisons, voyons, connais
    pour le futur: prendront, cesseront, sera, verrons, connaîtrai
    Dans ce que Paul dit, tous ces verbes au futur se rapportent aux temps où les prophéties et langues cessent, tous ces verbes au présent se rapportent à la réalité présente.
    Le verset 13 continue cette alternance et revient à un verbe au présent : « demeurent » (dans « ces trois choses demeurent »). Selon vous, puisque le verbe du v13 revient au présent, pourquoi devrait-il s’appliquer au temps futur de la disparition de tout ce qui est partiel?

    Question 24: Puisque la numérotation des chapitres et des verset n’est pas dans les manuscrits anciens, je lis ceci: « Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande de ces choses, c’est la charité. Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie. » (1 Cor 13:13 + 14:1) Je remarque que la logique se suit de l’un à l’autre (« …c’est la charité. Recherchez la charité, aspirez aussi… ») et que le temps de verbe reste au présent. Selon vous, pourquoi ne serait-il pas possible, donc, que ces trois chosent demeurent en même temps que les dons spirituels, incluant celui de prophétie?

    Question 25: Le v10 nous dit que « ce qui est partiel sera aboli » (je crois comprendre que « partiel » est différent de « temporaire », comme l’était la loi de Moïse) et vous convenez ici que la foi et l’espérance seront abolis, étant remplacé a par du complet: la vue de l’accomplissement au temps de la rédemption (Ro 8:23-27). Selon vous, en considérant les trois questions précédentes, pourquoi ne serait-il pas possible que tout ce qui est partiel (la foi, l’espérance, les langues, les prophéties, la connaissance, les ministères, etc, et même la guérison, qui est la version « partielle » de la « complète » santé en tout temps d Ap 21:4) cessent en même temps, et pour une raison similaire?

    Question 26: Serait-il logique d’enlever le clou et de laisser sortir le Saint-Esprit du cercueil?

    1. Cher frère
      Je suis désolé, les dernières semaines ont été si chargées et j’ai complètement oublié cette discussion. Je tenterai de revenir répondre à vos dernières questions rapidement. Encore une fois mes sincères excuses…

    2. Il n’y a aucun problème, Pascal. Prenez le temps dont vous avez besoin, rien ne presse, et merci pour cette gentille note.

    3. Frère, je suis désolé pour le temps déraisonnable avant de répondre à vos questions.
      Vos questions 22-24 peuvent être répondues en même temps: l’exégèse que vous proposez n’est pas impossible (non plus que la mienne), mais pour les raisons théologiques mentionnées dans le message (l’orientation cessationniste de l’ère apostolique) je crois que la bonne lecture est celle que je propose. Maintenant, tous les exégètes ne sont pas d’accord entre eux. Je ne crois pas que l’on devienne cessationniste, continuationniste ou charismatique uniquement sur la base de 1 Corinthiens 13… Donc, je n’ai aucun problème à reconnaître que d’autres lectures que celle que je fais puissent être possibles, tout en continuant de préférer la lecture que je propose.

      Question 25: partiel est effectivement différent de temporaire, mais je ne prends pas l’idée de temporaire dans le mot partiel, mais dans le mot disparaîtra. Le mot parfait ne renvoie jamais à la glorification. Le mot parfait est contrasté avec l’immaturité des corinthiens. Le mot parfait correspond bien à la Nouvelle Alliance décrite en 2 Co 3. De plus, comme vous le notez, votre idée dépend d’une lecture particulière de 1 Co 13.13 où trois choses demeurent alors que d’autres disparaissent et ces trois choses ne peuvent toutes demeurer à la glorification…

      Question 26: J’espère bien que vous ne pensez pas sérieusement qu’en n’étant pas charismatique je rejette le Saint-Esprit. Je dépends totalement de l’Esprit de vie!

  30. Pascal, merci pour vos réponses. J’ai bien compris que votre position sur ce point repose sur votre théologie, comme vous le dites, mais j’aurais quand même bien aimé savoir votre analyse des mots du texte (versus mes questions) qui vous permet de dire que votre compréhension « n’est pas impossible », plutôt que de simplement l’affirmer de facto.

    Je suis désolé que vous voyiez dans mes questions « une lecture particulière de 1 Co 13:13 » (particule: un petit morceau à part), j’ai bien tenté d’inclure tout le contexte, du chapitre 13 au chapitre 14 sans interruption et le reste de la Bible.

    Si un jour vous avez trop de temps libres et que ça vous dit de continuer à m’expliquer votre position, revenez-moi: il y a encore beaucoup de points de votre position que j’aimerais comprendre entre 35 min 50 et 55 min 00.

    En attendant, j’ai hâte au jour où le don de guérison, qui s’effectue localement et partiellement, sera aboli et remplacé par une pleine santé globale et complète et où le moyen de communication local et partiel entre notre esprit et Dieu par les langues sera aboli et remplacé par un moyen de communication avec lui global et complet, comme nous le dit l’écriture.

    Shalom

    postface: Une des choses que j’aime le plus à propos de 1 Corinthiens, c’est 2 Corinthiens 🙂
    1 Cor 5: 1b-3 « […]c’est au point que l’un de vous a la femme de son père. Et vous êtes enflés d’orgueil! Et vous n’avez pas été plutôt dans l’affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous! Pour moi, absent de corps, mais présent d’esprit, j’ai déjà jugé, comme si j’étais présent, celui qui a commis un tel acte. »

    et à propos de cette première lettre et le résultat:

    2 Cor 2:6-9 « Il suffit pour cet homme du châtiment qui lui a été infligé par le plus grand nombre, en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu’il ne soit accablé par une tristesse excessive. Je vous exhorte donc à faire acte de charité envers lui; car je vous ai écrit aussi dans le but de connaître, en vous mettant à l’épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses. »

    2 Cor 7:4,11,14,15,16 « J’ai une grande confiance en vous, j’ai tout sujet de me glorifier de vous; je suis rempli de consolation, je suis comblé de joie […] Quelle justification, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition! Vous avez montré *à tous égards* que ***vous étiez purs dans cette affaire***. […] je me suis un peu glorifié à votre sujet […] ce dont nous nous sommes glorifiés auprès de Tite s’est trouvé être aussi la vérité […] l’accueil que vous lui avez fait avec crainte et tremblement […] Je me réjouis de pouvoir en toutes choses me confier en vous. »

    2 Cor 3:3 « Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite […] avec l’Esprit du Dieu vivant […] sur les cœurs. »

    Une fois qu’ils ont eu l’occasion de réagir, Paul concède qu’il avait condamné les Corinthiens un peu fort, ce qu’il considère comme une mise à l’épreuve. Ce n’est pas le premier homme de Dieu à faire ce genre de choses et à devoir réviser son jugement, même Moïse et Phinées ont dû le faire (Lév 10:16-20, Jos 22:10-31).

    Il faut aussi Priscille et Aquilas, rencontrés par Paul à *Corinthe*, pour expliquer à Apollos le baptême du Saint-Esprit, car Apollos ne connaissait que le baptême de Jean quand il enseignait aux Ephésiens, avant l’arrivée de Paul (Ac 18:24-25; Ac 19:1-6). Je constate que cet enseignement à Apollos par des gens débarqués de Corinthe était nécessaire aussi aux Ephésiens.

    Bref, je ne vois pas ici Corinthe comme l’église « pas bonne à l’orgueil rampant plus que toutes les autres » (quoiqu’elle ait beaucoup d’opportunités d’amélioration et de vigilance, comme toutes les autres).

  31. Post comment

    FERRET jeanlouis says:

    BRAVO pour ce partage et bravo surtout pour la persévérance aimante de Pascal!!!!
    Il n’est pas facile de faire « accepter » simplement les évidences……

  32. Je vous remercie également tous les 3 : Pascal pour votre disponibilité à défendre avec amabilité cette doctrine cessationniste dont vous êtes sincèrement convaincu qu’elle rend compte des données bibliques, dlauzon et Jean-Luc B pour avoir su répondre avec simplicité et pertinence à cet enseignement, c’est à dire avec le seul artifice du bon sens appliqué à ce que la Bible dit clairement plutôt qu’en lui imposant une grille d’interprétation due principalement à des présupposés théologiques.
    Certainement la question du baptisme vs pedobaptisme donnerait le même type de positionnement entre vous 3 😉

×