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Guy Turcotte: un malade mental?

L’avocat de la défense, dans le procès de Guy Turcotte, plaide l’article 16 du code criminel. Cet article prévoit qu’une personne peut, dans certains cas, être tenue criminellement non-responsable d’un crime qu’elle a commis. Dans cette capsule, nous examinerons l’angle théologique de ce problème: l’homme peut-il être exonéré en raison de sa nature pècheresse qui le force à pécher?

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  1. « En tenant compte que l’homme est incapable de ne pas pécher et Dieu le juge malgré tout et le tient responsable de quelque chose qu’il incapable de ne pas faire. Est-ce que Dieu est juste de faire ça? »

    J’avoue que cela m’est  impossible à comprendre. Si en plus le libre arbitre n’existe pas, que Dieu est souverain et que tout ce que l’on fait est déjà écrit d’avance encore moins. Où est la justice lorsque le juge vous a déjà condamner d’avance?

    Léo Ferré chante Beaudelaire – Abel et Cain

  2. Bonjour Jonathan, désolé du retard, j’étais absent de mon bureau depuis quelques jours…

    Merci pour ton commentaire. L’harmonie entre le décret divin et la responsabilité humaine est effectivement impossible à comprendre (Romains 11.30-33). Il est essentiel de reconnaitre l’incompréhensibilité totale (et non la totale incompréhensibilité) de cette doctrine  pour pouvoir la « comprendre » et l’accepter.

    Cependant, cette impossibilité n’est pas une évidence que cette doctrine est irrationnelle, mais bien que la raison humaine est transcendée par Dieu. De plus, la doctrine de l’incompréhensibilité de Dieu est nécessaire à toute théologie qui respecte la distinction Créateur-créature et qui admet l’infinitude du premier et la finitude du second.

    Il est important de ne pas comprendre la souveraineté de Dieu ou son décret comme abolissant la liberté de l’homme. Lorsqu’on dit que l’homme n’a pas de libre arbitre, cela ne signifie pas qu’il n’a aucune liberté, mais qu’il n’est pas libre ou capable de ne pas pécher et qu’il est incapable de revenir à Dieu de lui-même. Chaque fois que l’homme pèche, cependant, il pèche volontairement (librement) et est coupable de cela, même s’il est incapable de ne pas pécher.

    Il est également important de considérer le fait que la cause première (le décret divin), n’est pas une cause coupable: Dieu a décrété que Jésus serait livré et crucifié, pourtant ceux qui ont accompli ce décret l’ont fait volontairement sans savoir qu’ils exécutaient le décret de Dieu et ont commis un grave péché (Actes 2.22-23).

    Ce qui est étonnant, ce n’est pas que Dieu ait condamné d’avance tous les hommes pour leur désobéissance (cela est juste), mais bien que Dieu fasse miséricorde à certains d’entre eux (Romains 11.32).

    Est-ce que cela répond à ta question?

  3. La confession de foi de Westminster (et la 1689 des baptistes) formule ainsi cette doctrine:

     

    (chap. 3, par. 1)

    De toute éternité, selon le conseil très sage et très saint de sa volonté, Dieu a décrété en lui‑même, librement et immuablement, tout ce qui arrive1 ; de telle manière cependant qu’il n’est pas l’auteur du péché et n’a aucune communion avec le pécheur2 ; sans faire violence à la volonté de sa créature, et sans que la liberté, la contingence ou les causes secondes soient exclues mais qu’elles soient plutôt établies3. Ce décret manifeste la sagesse de Dieu qui, librement, dispose de tout ce qui existe, de toute puissance et fidélité pour l’accomplir4.

    1.      Es 46.10 ; Ep 1.11 ; He 6.17 ; Rm 9.15, 18

    2. Jc 1.13 ; 1 Jn 1.5

    3.      Ac 4.27-28 ; Jn 19.11

    4. Nb 23.19 ; Ep 1.3-5

     

    (chap 3. par. 7)

    La doctrine de ce profond mystère de la prédestination doit être traitée avec une sagesse et un soin particuliers, afin que ceux qui cherchent la volonté de Dieu révélée dans sa Parole et qui lui obéissent puissent, dans la certitude de leur appel efficace, être assurés de leur élection éternelle18. Cette doctrine donnera donc à tous ceux qui obéissent sincèrement à l’Évangile matière à louange19, respect et admiration pour Dieu, humilité20, zèle et immense réconfort21.

    18.      1 Th 1.4-5 ; 2 P 1.10

    19.      Ep 1.6 ; Rm 11.33

    20.      Rm 11.5-6, 20

    21.      Lc 10.20

  4. Merci de m’avoir répondu. Plusieurs éléments de la foi sont très difficile à saisir. Comme l’expliquait Tim Keller, ces éléments difficile à comprendre sont différents selon la culture ou l’époque dont nous sommes le produit.

  5. Cela est tout à fait juste, cependant, dans ce cas-ci, je crois que nous ne sommes pas simplement en face d’un problème difficile à résoudre pour notre intelligence, mais devant un problème « insondable » et « incompréhensible », pour reprendre la terminologie de l’apôtre en Rm 11. 

    Devant les décrets divins, nous devons constater la transcendance de Dieu et simplement fléchir les genoux.

  6. Qui sommes-nous pour juger des actions et gestes de cet homme. Il n’est pas le seul impliqué responsable dans ces événements. Il y a l’épouse infidèle et son amant qui ne pensant qu’à leurs culs qui ont poussé cet homme à un état de désespoir, d’où les gestes reprochés. Je me demande si mis à part leur égoïsme, ils n’auraient pas pu penser aux conséquences de leurs désirs. Les enfants ne sont pas seulement victimes des actes de leur père mais aussi des agissements de la mère et de son amant. S’il y avait une vraie justice, eux aussi auraient dû être jugés, pour ce qu’ils avaient fait.

  7. Cet événement est vraiment triste! Notre système légal est fait pour punir seulement les coupable qui agissent avec préméditation. Ce jugement est dangereux parceque n’importe quel meurtrier peut affirmer qu’il a perdu la boule !

  8. Mon opinion était que plusieurs avaient une responsabilité morale (à différent degré), mais que seulement Guy Turcotte avait une responsabilité légale. Cependant, le jury vient de déclarer que personne n’a de responsabilité légale dans cette affaire… Il ne reste plus que le jugement moral final où chacun recevra ce qu’il mérite pour la mort de ces enfants!

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