Question: Une association d’Églises a-t-elle une autorité sur l’Église locale?
Réponse: Une assemblée générale d’Églises n’a pas directement autorité sur les assemblées d’une association, elle peut uniquement faire des recommandations publiques. Des Églises peuvent légitimement éloigner de leur communion toute assemblée ou ouvrier qui met en péril la paix, l’unité ou l’édification des Églises. ~ Actes 15.2 ; Tite 3.10
Lisez l’introduction à cette doctrine ici (et retrouvez les autres questions étudiées sur l’ecclésiologie)
En pratique, concilier l’indépendance et la redevabilité de l’Église locale par rapport aux autres Églises a toujours été un défi pour les congrégations baptistes. Pour éviter à la fois l’isolationnisme sectaire et l’intrusion illégitime d’une autorité étrangère sur l’Église locale, il est essentiel de définir le rapport de redevabilité d’une assemblée envers les Églises auxquelles elle s’associe. Le dernier paragraphe nous fournit quelques clés pour développer en pratique l’associationnisme qui a été introduit au précédent paragraphe. Nous examinerons le contenu du paragraphe 15 en deux temps.
(Par. 15) Des difficultés ou différences en matière de doctrine ou de gouvernement ecclésiastique peuvent survenir, impliquant une ou plusieurs églises, qui mettent en péril la paix, l’unité ou l’édification ; il peut arriver qu’un ou plusieurs membres d’église soient lésés par des mesures disciplinaires contraires à la vérité et à l’ordre de l’église. Dans de tels cas, la pensée du Christ est que plusieurs églises qui jouissent de communion entre elles envoient des délégués pour échanger sur les questions en litige et offrir leurs conseils à toutes les églises concernées.
La confession commence par envisager des situations où une Église locale ne doit pas agir seule, mais en collaboration avec d’autres Églises locales. Ici il s’agit spécifiquement de situations problématiques « qui mettent en péril la paix, l’unité ou l’édification ». Il n’est donc pas question d’une simple collaboration positive à l’œuvre de Dieu, mais de régler des problèmes qui requièrent plus qu’une seule assemblée. Ces situations proviennent de difficultés doctrinales ou de gouvernement d’Église. Les chrétiens sont constamment influencés par des courants théologiques divers et variés qui risquent de les emporter à tout vent de doctrine (Ep 4.14). Ces influences négatives ne proviennent pas uniquement de l’intérieur du monde chrétien, mais également des courants idéologiques qu’on retrouve dans la société et qui finissent par s’introduire dans l’Église. Lorsque ces influences mettent en péril la paix, l’unité ou l’édification d’une assemblée, il devient nécessaire pour celle-ci de se positionner en collaborant avec d’autres Églises.
Le texte du paragraphe 15 envisage un autre genre de situation où il y aurait « des mesures disciplinaires contraires à la vérité et à l’ordre de l’église ». Il n’est pas rare que des pasteurs abusent de leur autorité en devenant de petits tyrans autocratiques. Il arrive aussi que des divisions surviennent, des désordres ou d’autres situations trop difficiles à régler pour une même congrégation. Dans ce genre de cas, les membres doivent chercher l’aide auprès d’autres Églises qui pourront les assister et leur faire des recommandations en vue du rétablissement de la paix et de l’ordre. Ces situations demandent beaucoup de résilience et d’humilité pour ne pas finir par abandonner son assemblée face aux difficultés qu’elle traverse ou agir impulsivement et de façon schismatique (1 Co 1.10-11 ; Hé 10.25).
Dans le but de remédier à ces situations, la confession de foi se base entièrement sur l’exemple du concile de Jérusalem en Actes 15 qu’elle voit comme un modèle pour le maintien de la paix, de l’unité et de l’édification des Églises. Bien sûr, Actes 15 est le seul concile d’Église revêtu de l’autorité apostolique. Cependant, nous ne voyons pas les apôtres agirent unilatéralement, mais de concert avec « les anciens et les frères » (Ac 15.23) réunis à Jérusalem pour se pencher sur un problème ayant surgi dans l’Église d’Antioche (Ac 15.1-6). Sur cette base, la confession établit le principe suivant : « la pensée du Christ est que plusieurs églises qui jouissent de communion entre elles envoient des délégués pour échanger sur les questions en litige et offrir leurs conseils à toutes les églises concernées ».
La convocation d’une assemblée générale d’Églises représentées par des délégués est donc la façon de procéder. Il est important que ce genre de situation passe par les Églises elles-mêmes et non par la structure administrative d’une association. En d’autres termes, seules des Églises proprement dites peuvent s’occuper des problèmes qui concernent l’Église. Mais lorsqu’il est question d’intervenir envers une ou plusieurs autres Églises, il est nécessaire de délimiter les contours de l’associationnisme afin d’éviter l’ingérence et de respecter chaque gouvernement congrégationnel. La fin du paragraphe 15 délimite ce pouvoir et précise sa nature :
(Par. 15) Il est entendu cependant que les représentants réunis n’ont pas de pouvoir ecclésiastique proprement dit, pas plus qu’ils n’ont de juridiction sur les églises elles-mêmes, les membres de celles-ci en matière de discipline ou l’autorité d’imposer les conclusions de leurs délibérations aux églises ou officiers de celles-ci.
Si une assemblée générale d’Églises ne peut imposer aucune de ses conclusions aux Églises ni exercer de discipline, en quoi consiste son pouvoir? Il s’agit d’un simple pouvoir déclaratif qui prononce des avis et des recommandations sur telles ou telles situations, personnes ou doctrines. Les Églises sont ensuite libres d’agir comme elles le jugeront bon vis-à-vis de ces recommandations en les suivant ou en les ignorant. Des regroupements d’Églises sont également libres de se dissocier d’assemblées ou de ministres qu’elles jugent problématiques (2 Tm 3.5 ; Tt 3.10 ; 3 Jn 10). Ainsi, l’affiliation et la désaffiliation doivent se faire sur une base purement volontaire pour chaque Église et s’exercent souvent par le biais de ses délégués. Aucune congrégation n’appartient à une autre Église ou regroupement.
Il est bien sûr nécessaire que les Églises apprennent à marcher en communion malgré certaines divergences (Ph 3.15-16). La désaffiliation est quelque chose de sérieux qui ne doit être fait qu’en cas de force majeure et non au moindre désaccord. Il vaut peut-être mieux ne pas s’associer trop rapidement en privilégiant un bon voisinage plutôt qu’un mariage hâtif afin d’éviter un divorce par la suite. Toujours est-il qu’aucune Église ne devrait rester seule et indépendante des autres Églises. Pour être fidèle à la pensée de Christ, chaque assemblée devrait rechercher et maintenir une véritable communion avec d’autres Églises bibliques.
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« Kèn yéhi ratsone » ! (no rainbow pour la cent quinze, oufff 😉 )
Neuf années plus tard c’est déjà fini . Je me demande ce qu’est devenu le jeune qui a débuté cette étude.
On fait un reverse de la face A de la cassette ? En même temps on reprend l’Évangile selon Matthieu, puis on finira d’attendre la Parousie ensemble, pour notre bien à tous, j’espère avant les prochains huit ans quand même.
Que notre Seigneur vous garde , vous protège, vous réconforte, vous soigne, vous repose, vous accompagne en tout !
Avec Ses grâces & bénédictions, au berger et Son troupeau …
En Christ ,
—Paddy—
ah mais non , c’est pas fini que dis-je ! … il y a encore de quoi faire un an d’étude avec les six chapitres restant, hum hum … si D.ieu veut !