- Prière. Pour David. Ô Éternel! incline ton oreille, réponds-moi, car je suis affligé et indigent!
- Garde mon âme, car je suis ton adorateur ; toi, mon Dieu, délivre ton serviteur qui se confie en toi!
- Aie pitié de moi, Seigneur, car je crie à loi tout le jour.
- Réjouis l’âme de ton serviteur, car à toi j’élève mon âme.
- Oui, Seigneur, tu es bon, prompt à pardonner, riche en amour envers tous ceux qui t’invoquent.
- Ô Éternel! prête l’oreille à ma prière, et sois attentif à la voix de mes supplications!
- Au jour de ma détresse je crie à toi, parce que tu me réponds.
- Parmi les dieux nul n’est semblable à toi, Seigneur, et rien ne ressemble à tes œuvres.
- Toutes les nations que tu as formées viendront se prosterner devant toi, Seigneur, et glorifieront ton nom.
- Car tu es grand, tu opères des prodiges, seul tu es Dieu!
- Ô Éternel! fais-moi connaître ta voie. Je veux marcher dans ta vérité, remplis mon cœur de la crainte de ton nom.
- Je veux te louer, Seigneur mon Dieu, de tout mon cœur, et glorifier ton nom à perpétuité ;
- car ton amour est grand envers moi, tu as retiré mon âme du fond des enfers.
- Ô Dieu! des orgueilleux s’élèvent contre moi, une bande de gens violents cherche ma vie ; ils ne t’ont point placé devant eux.
- Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et clément, lent à la colère, riche en amour et en vérité.
- Regarde-moi et aie pitié de moi, donne ta force à ton serviteur, et délivre le fils de ta servante.
- Opère un signe pour mon bonheur, et que, le voyant, mes ennemis soient confus, parce que toi, ô Éternel! tu m’auras aidé et consolé.
Le titre nous indique que ce Psaume est une prière, composée par David pour son propre usage. Il nous rappelle plusieurs autres Psaumes destinés à implorer le secours de Dieu contre des ennemis redoutables ; la version chaldéenne, Hengstenberg et d’autres commentateurs le rapportent à la révolte d’Absalon, ou à quelque autre époque de la vie du psalmiste où il avait déjà éprouvé de grandes délivrances. Mais nous ne nous arrêterons pas à ce premier sens et nous ajouterons que l’on doit y voir avec Michaëlis et les commentateurs anglais une prière du Messie dans son état d’humiliation. Nous nous y trouvons d’autant plus autorisés que le v. 9 renferme une admirable prophétie de la conversion des gentils (Comp. Ap 15.4).
On peut distinguer dans cette prière quatre strophes ou divisions dans chacune desquelles le psalmiste, après une invocation, fait valoir quelque motif principal sur lequel il fonde son espoir d’être exaucé ; dans la première ses relations avec Dieu (1-5), dans la seconde la grandeur et la puissance de Dieu (6-10), dans la troisième les délivrances qui lui avaient déjà été accordées (11-13), enfin le danger pressant auquel il était exposé (14-17).
Verset 1. Prière. Pour David. Ô Éternel! incline ton oreille, réponds-moi, car je suis affligé et indigent!
Le premier hémistiche rappelle Ps 55.2-3, le second Ps 40.18. — Calvin explique ainsi le mot car qui commence le second hémistiche : C’est le propre de Dieu de secourir les malheureux.
Versets 2-3. Garde mon âme, car je suis ton adorateur ; toi, mon Dieu, délivre ton serviteur qui se confie en toi! Aie pitié de moi, Seigneur, car je crie à loi tout le jour.
Voyez l’explication du mot adorateur dans Ps 4.4.
Verset 4. Réjouis l’âme de ton serviteur, car à toi j’élève mon âme.
Le sens du second hémistiche est expliqué à l’occasion de Ps 25.1.
Verset 5. Oui, Seigneur, tu es bon, prompt à pardonner, riche en amour envers tous ceux qui t’invoquent.
Ce verset énonce l’idée qui se trouve développée dans la strophe suivante. — Littéralement : pardonnant.
Versets 6-7. Ô Éternel! prête l’oreille à ma prière, et sois attentif à la voix de mes supplications! Au jour de ma détresse je crie à toi, parce que tu me réponds.
Ces belles paroles rappellent Ps 18.32, 77.14 ; Ex 15.11.
Versets 8-10. Parmi les dieux nul n’est semblable à toi, Seigneur, et rien ne ressemble à tes œuvres. Toutes les nations que tu as formées viendront se prosterner devant toi, Seigneur, et glorifieront ton nom. Car tu es grand, tu opères des prodiges, seul tu es Dieu!
Des oracles semblables se trouvent dans plusieurs Psaumes. Ps 22.28, 66.4, 72.11. « Ces choses arriveront dans le temps du Messie », dit le rabbin Kimchi.
Verset 11. Ô Éternel! fais-moi connaître ta voie. Je veux marcher dans ta vérité, remplis mon cœur de la crainte de ton nom.
Les expressions des deux premiers hémistiches ont été expliquées à l’occasion de Ps 25.4-5. — Le verbe qui commence le troisième hémistiche signifie joindre, lier ; le désir du psalmiste est que toutes ses forces morales se concentrent sur la crainte de Dieu, en sorte que son cœur appartienne à Dieu tout entier, sans partage[1]. Comp. Dt 6.5 ; Jc 5.8. « Notre cœur est agité tant qu’il n’est pas entièrement soumis à Dieu » (Calvin).
Verset 12. Je veux te louer, Seigneur mon Dieu, de tout mon cœur, et glorifier ton nom à perpétuité ;
« Nous ne sommes jamais tellement affligés que nous n’ayons sujet de mêler des alléluias à nos hosannas » (Horne).
Verset 13. car ton amour est grand envers moi, tu as retiré mon âme du fond des enfers.
Allusion à de grandes délivrances, probablement pendant les persécutions de Saül. — Sur les enfers, voyez Ps 6.6.
Verset 14. Ô Dieu! des orgueilleux s’élèvent contre moi, une bande de gens violents cherche ma vie ; ils ne t’ont point placé devant eux.
Ce verset reproduit presque mot à mot Ps 54.5.
Verset 15. Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et clément, lent à la colère, riche en amour et en vérité.
Le psalmiste fortifie sa foi par la reproduction d’un des plus beaux passages du Pentateuque (Ex 34.6). Il rappelle à Dieu ses propres paroles. Faisons de même dans nos prières.
Verset 16. Regarde-moi et aie pitié de moi, donne ta force à ton serviteur, et délivre le fils de ta servante.
David se fonde sur l’idée qu’un maître doit protéger ses serviteurs.
Verset 17. Opère un signe pour mon bonheur, et que, le voyant, mes ennemis soient confus, parce que toi, ô Éternel! tu m’auras aidé et consolé.
Opère envers moi an signe pour le bien. Le psalmiste demande à Dieu de lui donner, aux yeux de ses ennemis, quelque marque évidente de sa faveur.
Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 102-105
[1] On peut aussi traduire : Lie mon cœur à la crainte de ton nom.
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