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Commentaire sur le Psaume 47

  1. Pour le Maître-Chantre. Pour les enfants de Coré. Psaume.
  1. Vous, tous les peuples, battez des mains! Poussez vers Dieu des cris de joie, d’une voix de triomphe!
  2. Car l’Éternel, le Très-Haut, est redoutable, il est grand roi sur toute la terre.
  3. Il range les peuples sous nous, et les nations sous nos pieds.
  4. Il a choisi pour nous notre héritage, gloire de Jacob, qu’il aime (Sélah).
  1. Dieu s’élève au bruit des acclamations, l’Éternel, au son de la trompette.
  1. Chantez à Dieu, chantez! Chantez à notre roi, chantez!
  2. Car Dieu est roi de toute la terre. Chantez un enseignement!
  3. Dieu règne sur les nations, Dieu siège sur le trône de sa sainteté.
  4. Les princes des peuples se réunissent au peuple du Dieu d’Abraham. Car c’est à Dieu que sont les boucliers de la terre. Il est souverainement élevé.

Ce Psaume est destiné à célébrer les privilèges du peuple d’Israël, ses triomphes sur ses ennemis et l’extension du royaume de Dieu sur toute la terre. C’est avec raison que la plupart des commentateurs, et dans le nombre les rabbins Kimchi et Abenesra, le considèrent comme une prophétie concernant le règne du Messie, prophétie qui, comme beaucoup d’autres, a eu un premier accomplissement dans la résurrection et l’ascension du Fils de Dieu, et qui en aura un plus parfait lors de son second avènement et de la restauration des Juifs.

On peut distinguer deux strophes. Dans la première, l’invitation à louer Dieu est adressée aux Gentils (versets 2-5) ; dans la seconde, elle l’est à Israël (7-10). Le verset 6 forme une sentence détachée et se rapporte au moment où le Seigneur vient de faire éclater sa puissance.

Verset 2. Vous, tous les peuples, battez des mains! Poussez vers Dieu des cris de joie, d’une voix de triomphe!

Frapper des mains est un signe de joie ; il était usité à l’avènement d’un roi. 2 R 11.12. « Puisque les peuples sont incités à se réjouir d’une joie extraordinaire, d’une joie qui doit être la même sur toute la terre, il est évident que cette joie ne peut avoir d’autre objet que le salut en Jésus-Christ » (Calvin).

Verset 3. Car l’Éternel, le Très-Haut, est redoutable, il est grand roi sur toute la terre.

Ce verset se rapporte principalement à la royauté que Dieu exercera en la personne du Messie. Comp. Ps 2.8-10, 24.7, 72.8-11 ; Za 14.19 ; Ap 19.16 ; Mt 28.18.

Verset 4. Il range les peuples sous nous, et les nations sous nos pieds.

Ces paroles ne se rapportent pas seulement, comme l’entend Calvin, à la domination spirituelle que le peuple d’Israël exerce en sa qualité de dépositaire des oracles de Dieu, mais aux privilèges particuliers qui lui ont été conférés, privilèges qui sont voilés pendant sa dispersion, mais qui reparaîtront avec un nouvel éclat lors de son rétablissement. Comp. Za 8.23 ; Ps 18.39,48.

Verset 5. Il a choisi pour nous notre héritage, gloire de Jacob, qu’il aime (Sélah).

Par l’héritage, les uns entendent le temple, d’autres les privilèges du peuple juif ; le plus simple est d’y voir le pays de Canaan (comp. Dt 4.38), mais en y rattachant l’idée de la mission du peuple juif au milieu du monde et de toutes les promesses qui se rapportent à cette mission. — Le pays est appelé la gloire de Jacob, parce que le peuple avait sujet d’attacher beaucoup de prix à sa possession. Dn 8.9. — Les mots qu’il aime se rapportent à Jacob et nous rappellent que les faveurs particulières que Dieu nous accorde doivent toutes être attribuées à son amour gratuit. — Les fidèles de la nouvelle alliance doivent porter leur regard sur l’héritage céleste qui leur est assuré par l’élection divine, et chaque nouvelle victoire spirituelle qu’ils remportent les affermit dans l’espérance de le posséder.

Verset 6. Dieu s’élève au bruit des acclamations, l’Éternel, au son de la trompette.

Dieu est représenté comme un guerrier qui revient du champ de bataille après la victoire et qui est accueilli avec des signes de réjouissance. Les commentateurs juifs voient ici une allusion au retour de l’arche (symbole visible de la présence de Dieu) après une victoire. Comp. Nb 10.35 ; 2 S 6.2. Calvin et Hengstenberg mettent avec raison ce passage en rapport avec l’ascension de notre Seigneur, que l’on peut considérer comme l’acte par lequel il a pris possession de son royaume et comme le prélude de victoires ultérieures. Comp. Ps 68.19 ; Ep 4.8. Calvin dit : « C’est une ombre de l’ascension du Christ par laquelle il a pris possession du monde. » On peut supposer que les cris de réjouissance sont ceux des anges. 1 Th 4.16 ; Ap 5.1l.

Verset 7. Chantez à Dieu, chantez! Chantez à notre roi, chantez!

La répétition du mot chanter indique, selon Rosenmüller, la continuité, la solennité et la ferveur des chants. « Cette invitation à louer Dieu est répétée cinq fois pour donner à entendre qu’à la venue du Messie Dieu régnera d’une manière beaucoup plus glorieuse que sous les figures de la loi » (Calvin). « Qui pourrait contempler les glorieux triomphes de notre roi ressuscité sans se sentir poussé à éclater en chants de réjouissance? » (Horne).

Verset 8. Car Dieu est roi de toute la terre. Chantez un enseignement!

Ce verset expose les motifs pour lesquels on doit chanter. Selon Abenesra et Kimchi le second membre doit se traduire : « Chantez, hommes intelligents. » Cette traduction donne un beau sens et peut se justifier au point de vue grammatical, mais la traduction ordinaire est plus naturelle. Il y a dans l’hébreu le même mot (maskil) qui se rencontre dans plusieurs titres de Psaumes et que nous avons expliqué à l’occasion de Ps 32.1.

Verset 9. Dieu règne sur les nations, Dieu siège sur le trône de sa sainteté.

(Comp. Verset 3). St-Augustin dit : « Veux-tu aussi être le trône de Dieu, prépare-lui une place dans ton cœur ; il viendra volontiers s’y asseoir. »

Verset 10. Les princes des peuples se réunissent au peuple du Dieu d’Abraham. Car c’est à Dieu que sont les boucliers de la terre. Il est souverainement élevé.

Ce passage annonce la vocation des Gentils et leur réunion avec Israël. Le sens reste le même, soit que l’on adopte notre traduction, qui est aussi celle des Septante, de Rosenmüller et d’Hengstenberg, soit que l’on préfère celle d’Abenesra qui est adoptée par De Wette, Stier et la version anglaise : « Les princes des peuples se réunissent comme peuple du Dieu d’Abraham. » En adoptant la première on a une construction plus simple. — Ceux qui sont appelés les boucliers, dans le troisième hémistiche, sont les grands et les puissants de ce monde ; cette image est facile à comprendre, elle se retrouve dans Os 4.18. — Sur la soumission des princes à l’Évangile, voyez Ps 2.8 ; Ap 11.15. « Ce passage », dit Calvin, « nous montre que les grands de ce monde doivent déposer tout orgueil pour se soumettre au joug commun et se montrer les fils obéissants de l’Église. Il nous apprend aussi que pour pouvoir être compté parmi les enfants de Dieu il faut chercher une place dans l’Église. »

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes, p. 321-324

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