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Commentaire sur le Psaume 28

Pour David

  1. O Éternel! je crie à toi! O mon Rocher! ne sois point muet, te détournant de moi, de peur que si tu gardes le silence envers moi, je ne ressemble à ceux qui descendent en la fosse.
  2. Écoute la voix de mes supplications, quand je crie a toi, quand j’élève mes mains vers l’oracle de ta sainteté.
  3. Ne m’entraîne pas avec les méchants, et avec les ouvriers d’iniquité, qui parlent de paix à leur prochain, avec la malice dans le cœur.
  4. Donne-leur selon leurs œuvres, et selon la méchanceté de leurs actions : donne-leur selon l’ouvrage de leurs mains : fais venir sur eux leur récompense!
  5. Car ils ne considèrent point les œuvres de l’Éternel, ni l’œuvre de ses mains : il les détruira et ne les rebâtira point.

 

  1. Béni soit l’Éternel! Car il a écouté la voix de ma supplication!
  2. L’Éternel est ma force et mon bouclier : mon cœur se confie en lui et je suis secouru ; aussi mon cœur s’égaie, et je veux le célébrer par mon cantique.
  3. L’Éternel est une force pour eux. et un rempart de délivrance pour son Oint.
  4. Sauve ton peuple et bénis ton héritage! Sois leur pasteur et porte-les jusques dans l’éternité!

 

La plupart des commentateurs pensent que ce Psaume fut composé comme le précédent à l’occasion de la révolte d’Absalom. Comme beaucoup d’autres, ce cantique commence par une prière pleine d’angoisse (1-5), et il se termine par des actions de grâces (6-9).

Verset 1. O Éternel! je crie à toi! O mon Rocher! ne sois point muet, te détournant de moi, de peur que si tu gardes le silence envers moi, je ne ressemble à ceux qui descendent en la fosse.

En donnant à Dieu le nom si expressif de Rocher (voyez Ps 18.2), le psalmiste s’encourage lui-même à prier avec confiance. — Quand Dieu tarde à nous exaucer, à nous répondre, il semble être muet pour nous, et c’est pour le fidèle, une épreuve fort pénible.

Verset 2. Écoute la voix de mes supplications, quand je crie a toi, quand j’élève mes mains vers l’oracle de ta sainteté.

Chez tous les peuples on prie en élevant les mains vers le ciel ; c’est un symbole très naturel de l’élévation du cœur (Comp. 1 R 8.22 ; 1 Tm 2.8). — Le mot (debir) que nous traduisons par oracle désigne le lieu très saint, l’extrémité du tabernacle (et du temple) où se trouvait l’arche de l’alliance. Nous croyons comme plusieurs commentateurs (Michaëlis, Calvin, Herigstenberg) que ce lieu était ainsi nommé, parce que c’était celui où Dieu parlait et donnait ses ordres et ses révélations. « Quand Moïse entrait au tabernacle d’assignation pour parler avec Dieu, il entendait une voix qui lui parlait de dessus le propitiatoire » Nb 7.89[1]. Calvin fait remarquer que si David dirigeait ses mains et ses pensées vers le sanctuaire, c’est qu’il ne voulait pas négliger ce secours offert à sa faiblesse ; « en regardant le sanctuaire il y contemplait la promesse de la grâce de Dieu comme en un miroir. » Il ajoute que maintenant c’est à Jésus-Christ que nous devons regarder, à Jésus-Christ qui a daigné s’abaisser et se revêtir de notre nature, afin que nous pussions nous élever à Dieu.

Verset 3. Ne m’entraîne pas avec les méchants, et avec les ouvriers d’iniquité, qui parlent de paix à leur prochain, avec la malice dans le cœur.

(Comp. Ps 26.9).

Verset 4. Donne-leur selon leurs œuvres, et selon la méchanceté de leurs actions : donne-leur selon l’ouvrage de leurs mains : fais venir sur eux leur récompense!

Pour l’explication de ces sentiments de David (Voyez l’Introduction ch. VI).

Verset 5. Car ils ne considèrent point les œuvres de l’Éternel, ni l’œuvre de ses mains : il les détruira et ne les rebâtira point.

« Dans ce verset, le psalmiste découvre la racine de l’impiété » (Calvin). Cette fausse sécurité des méchants, qui provient de ce qu’il ne font pas attention aux œuvres de Dieu est aussi dépeinte dans Ps 10.4-5, 14.1.

Verset 6. Béni soit l’Éternel! Car il a écouté la voix de ma supplication!

Le psalmiste ayant reçu intérieurement l’assurance qu’il est exaucé, se trouve en état de rendre grâces.

Verset 7. L’Éternel est ma force et mon bouclier : mon cœur se confie en lui et je suis secouru ; aussi mon cœur s’égaie, et je veux le célébrer par mon cantique.

« Mon bouclier » Voyez Ps 3.4, 18.3. — « Je le célébrerai. » David n’était pas de ceux qui , après avoir reçu de Dieu des bienfaits, négligent de lui en rendre grâces.

Verset 8. L’Éternel est une force pour eux. et un rempart de délivrance pour son Oint.

La délivrance qu’espérait le psalmiste devait intéresser le peuple d’Israël non moins que son Roi, et c’est à ce peuple, à ses sujets, qu’il pensait, avant même de les avoir nommés, quand il dit : une force pour eux. David se plaît à se nommer « l’Oint de l’Éternel » Ps 18.51, 20.7, parce que cette dignité lui assurait la protection de Dieu et l’exaucement de ses prières. — La promesse contenue dans ce verset s’accomplit d’une manière encore plus parfaite pour Jésus-Christ, qui est l’Oint par excellence (Ps 2.2) et pour son peuple.

Verset 9. Sauve ton peuple et bénis ton héritage! Sois leur pasteur et porte-les jusques dans l’éternité!

Le peuple d’Israël est appelé ici et dans plusieurs autres passages (Dt 1.29, 32.9) l’héritage de l’Éternel, afin de marquer l’étroite relation qui existait entre Dieu et ce peuple, et qui distinguait ce dernier de tous les autres peuples. Il est à remarquer cependant que le sens premier du mot hébreu (nakala) est : propriété, possession, et c’est ainsi qu’il conviendrait mieux de le traduire, quand il s’agit du peuple qui appartient à Dieu d’une façon particulière. C’est au même titre que les fidèles de la nouvelle alliance sont appelés le peuple particulier de Jésus-Christ. Tite 2.14. Cependant nous avons cru pouvoir conserver dans notre traduction le mot héritage qui est en quelque manière consacré par un long usage et qui laisse subsister l’idée essentielle. — Le Psaume se termine par la belle et douce image du bon berger. Ps 23.1 ; Es 40.11. Et ce n’est pas pour un temps limité que le peuple de Dieu possède de si grands privilèges, c’est jusque dans l’éternité!

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes, p. 221-223


[1] Le verbe hébreu dabar signifie parler.

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