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Commentaire sur le Psaume 129

Cantique des degrés.

  1. Ils m’ont beaucoup tourmenté dès ma jeunesse, (oh! qu’Israël le dise),
  2. ils m’ont beaucoup tourmenté dès ma jeunesse, cependant ils n’ont point prévalu contre moi.
  3. Des laboureurs ont labouré mon dos, ils ont prolongé leurs sillons.
  4. L’Éternel est juste, il a rompu les cordes des méchants.
  1. Ils seront confus et rejetés en arrière, tous ceux qui haïssent Sion ;
  2. ils seront comme l’herbe des toits, qui, avant qu’on l’arrache, se dessèche,
  3. et dont le moissonneur ne remplit pas sa main, ni celui qui lie les gerbes ses bras ;
  4. et les passants ne disent point : « La bénédiction de l’Éternel soit sur vous! Nous vous bénissons au nom de l’Éternel! »

 

« C’est Israël dans son exil actuel (dit Abenesra) qui parle par la bouche du poète. » On peut dire en effet que David embrasse dans ce Psaume l’histoire tout entière de son peuple qui, depuis la captivité en Égypte jusqu’à la persécution encore à venir de l’antichrist, n’est qu’une longue série d’afflictions, mais aussi de délivrances et de restaurations. À chaque époque de son histoire, Israël devait puiser dans les souvenirs du passé une nouvelle force en vue des épreuves de l’avenir, et c’est à réveiller ces sentiments de reconnaissance et de confiance que ce Psaume est destiné ; il est également applicable, on le comprend, à l’Église et à chaque fidèle, qui ont souvent à souffrir de l’inimitié du monde et de son prince (Gn 3.15). Il se trouve résumé dans cette parole de Bossuet : « Celui qui sévissait a été vaincu, celui qui souffrait est devenu vainqueur. »

La première strophe rappelle qu’Israël a été conservé par le secours d’en haut, au milieu de nombreuses et dures persécutions (1-4) ; la seconde lui promet pour l’avenir de semblables délivrances et la victoire finale sur tous ses ennemis (5-8).

Verset 1. Ils m’ont beaucoup tourmenté dès ma jeunesse, (oh! qu’Israël le dise),

« Il en est de même de l’Église ; elle n’est jamais sans croix ; Satan trouve toujours quelqu’un à armer contre elle » (Calvin). — Par la jeunesse d’Israël il faut probablement entendre l’époque des patriarches et le séjour en Égypte. Comp. Ps 71.5 ; Os 2.17.

Verset 2. ils m’ont beaucoup tourmenté dès ma jeunesse, cependant ils n’ont point prévalu contre moi.

« La consolation se trouve dans le second hémistiche » (Calvin).

Verset 3. Des laboureurs ont labouré mon dos, ils ont prolongé leurs sillons.

Cette image très énergique se retrouve dans Es 1.23.

Verset 4. L’Éternel est juste, il a rompu les cordes des méchants.

Ce verset est probablement une continuation de l’image du verset 3 ; il s’agit des cordes qui retiennent les bœufs à la charrue. — Des consolations semblables, tirées de la justice de Dieu, se trouvent 2 Th 1.7.

Versets 5-6. Ils seront confus et rejetés en arrière, tous ceux qui haïssent Sion ; ils seront comme l’herbe des toits, qui, avant qu’on l’arrache, se dessèche,

Emblème frappant de la ruine des méchants ; comp. Ps 1.4. — La version chaldéenne et quelques autres portent : avant qu’elle fleurisse, mais la signification que nous donnons au verbe hébreu (avec les Septante et la plupart des auteurs) est mieux assurée.

Verset 7. et dont le moissonneur ne remplit pas sa main, ni celui qui lie les gerbes ses bras ;

Le mot hébreu que nous rendons par bras est rendu par d’autres par sein. Le sens demeure le même.

Verset 8. et les passants ne disent point : « La bénédiction de l’Éternel soit sur vous! Nous vous bénissons au nom de l’Éternel! »

Jl y a probablement allusion aux pieuses coutumes des moissonneurs Israélites, décrites dans Rt 2.4. — La version chaldéenne considère le troisième hémistiche comme une réponse à la bénédiction contenue dans le second, mais il est plus simple de placer les deux hémistiches dans la même bouche.

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 304-305

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