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Commentaire sur le Psaume 111

  1. Alléluia! Je veux rendre grâces à l’Éternel de tout mon cœur, dans la réunion des hommes droits et dans l’assemblée.
  2. Les œuvres de l’Éternel sont grandes, recherchées par tous ceux qui y prennent plaisir ;
  3. son œuvre est splendeur et magnificence, et sa justice subsiste pour toujours.
  1. Il a établi un mémorial de ses merveilles. L’Éternel est miséricordieux et clément.
  2. Il a donné de la nourriture à ceux qui le craignent, il se souvient de son alliance éternellement.
  3. Il a montré à son peuple la puissance de ses œuvres, en lui donnant l’héritage des nations.
  1. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice, tous ses commandements sont dignes de foi ;
  2. ils sont affermis, pour l’éternité, pour toujours, établis avec vérité et droiture.
  3. Il a envoyé la rédemption à son peuple, institué son alliance pour toujours : son nom est saint et redoutable.
  4. La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse. Ils ont du bon sens ceux qui les pratiquent. Sa louange subsiste à toujours.

Ce cantique d’actions de grâces, dans lequel le psalmiste célèbre les œuvres de Dieu envers Israël et particulièrement cette rédemption (v. 9), qui, commencée lors du premier avènement du Messie, doit se consommer par son retour glorieux, est placé d’une manière fort naturelle à côté du Psaume 110. C’est donc un des Psaumes que le peuple de la nouvelle alliance peut le plus facilement adopter à son usage ; aussi la version syriaque dit qu’il nous invite à rendre grâces à Jésus-Christ, et dans l’Église anglicane on le lit le jour de Pâque. Le verset 1 donne lieu de croire que David le composa en vue du culte public.

Ce psaume est alphabétique ; la série des lettres de l’alphabet hébraïque se trouve dans celles qui commencent chaque hémistiche. Nous renvoyons à ce que nous avons dit sur les Psaumes de ce genre, vol. I, 36-38. L’ordre alphabétique ne commence qu’avec le second hémistiche du verset 1. Le mot alléluia se trouve en dehors de cet ordre et forme à lui seul le premier hémistiche, à moins qu’on ne préfère le considérer comme le titre du Psaume.

La première strophe se rapporte aux œuvres de Dieu en général (1-3), la seconde à ses dispensations envers Israël (4-6), la troisième à l’excellence de ses commandements (7-10).

Verset 1. Alléluia! Je veux rendre grâces à l’Éternel de tout mon cœur, dans la réunion des hommes droits et dans l’assemblée.

Abenesra, et avec lui la plupart des commentateurs, font remarquer une différence entre les mots hébreux que nous rendons par réunion et par assemblée ; le premier (sod) désigne une assemblée d’un caractère plus intime, plus familier ; le second (heda), une assemblée publique. C’est pour le fidèle un besoin de professer sa reconnaissance aussi bien dans des réunions fraternelles que dans le culte public ; l’essentiel c’est qu’il le fasse sincèrement, de tout son cœur.

Verset 2. Les œuvres de l’Éternel sont grandes, recherchées par tous ceux qui y prennent plaisir ;

Le second hémistiche paraît signifier que les fidèles trouvent leur bonheur à étudier les œuvres de Dieu, à les sonder. « Mais la plupart des hommes n’y sont pas attentifs » (Calvin). Hengstenberg propose un sens qui paraît moins naturel : Elles sont trouvées propres à satisfaire tous leurs désirs (des justes). Mieux vaudrait celle qui est donnée par la version chaldéenne et quelques rabbins : Elles sont intelligibles (faciles à trouver) pour tous ceux qui y prennent plaisir. Notre traduction est celle des versions anglaise et hollandaise.

Verset 3. son œuvre est splendeur et magnificence, et sa justice subsiste pour toujours.

Horne pense qu’en disant : son œuvre, le psalmiste a déjà en vue la plus glorieuse de toutes, celle de la rédemption.

Verset 4. il a établi un mémorial de ses merveilles. L’Éternel est miséricordieux et clément.

Les commentateurs juifs disent que le mémorial consiste dans les fêtes et autres institutions religieuses qui devaient perpétuer le souvenir des grands événements de l’histoire sainte. — La plupart des versions détachent, comme nous, le second hémistiche du premier ; cependant on pourrait aussi traduire : Il a établi un mémorial de ses merveilles, l’Éternel miséricordieux et clément. Comp. Ps 86.15.

Verset 5. Il a donné de la nourriture à ceux qui le craignent, il se souvient de son alliance éternellement.

Le mot hébreu que nous rendons par nourriture, avec toutes les versions, signifie ordinairement proie, butin, aussi Abenesra et Kimchi croient qu’il s’agit de vases et autres objets précieux que les Israélites emportèrent d’Égypte. L’explication ordinaire est plus naturelle.

Verset 6. Il a montré à son peuple la puissance de ses œuvres, en lui donnant l’héritage des nations.

Nous avons traduit ce verset comme Jarchi et la plupart des commentateurs modernes ; cependant la traduction de Kimchi peut aussi se justifier : Il a annoncé à son peuple la puissance de ses œuvres, savoir qu’il leur donnerait l’héritage des nations.

Versets 7-8. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice, tous ses commandements sont dignes de foi ; ils sont affermis, pour l’éternité, pour toujours, établis avec vérité et droiture.

Le psalmiste passe à une autre classe des œuvres de Dieu, les lois qu’il a données. Comp. Ps 19.8. Cependant dans cette strophe il revient encore sur ses œuvres dans l’histoire (v. 9). En général, comme nous l’avons déjà fait observer, dans les psaumes alphabétiques les idées s’enchaînent moins régulièrement que dans les autres.

Verset 9. Il a envoyé la rédemption à son peuple, institué son alliance pour toujours : son nom est saint et redoutable.

Horne fait remarquer avec raison que le mot rédemption renferme ici deux délivrances, la sortie d’Égypte et l’expiation de Jésus-Christ.

Verset 10. La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse. Ils ont du bon sens ceux qui les pratiquent. Sa louange subsiste à toujours.

Sur la crainte de l’Éternel, voyez Ps 19.10 ; sur la sagesse, voyez Ps 51.8. « Craindre Dieu est le premier pas vers le salut » (Horne). — Nous avons cru pouvoir exprimer par bon sens les mots du second hémistiche qui se traduiraient littéralement par bonne intelligence. En effet, le vrai bon sens consiste dans l’obéissance. Les mots les pratiquent se rapportent aux commandements dont il est question dans les versets 7 et 8. — Kimchi croit que dans le dernier hémistiche il s’agit de la louange de ceux dont il est parlé dans les deux premiers ; mais le psalmiste a passé du pluriel au singulier, et il est plus naturel de penser, comme la plupart des commentateurs, que c’est de Dieu qu’il a voulu parler, en sorte que cet hémistiche résume le psaume tout entier.

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 216-219

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