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Commentaire sur le Psaume 101

<       Pour David. Psaume.

  1. Je veux chanter l’amour et la justice, et, en ton honneur, ô Éternel! entonner des psaumes.
  2. Je veux agir sagement dans la voie parfaite, — quand viendras-tu à moi! — je veux marcher avec un cœur parfait, au milieu de ma maison.
  3. Je ne mettrai devant mes yeux aucune œuvre de Bélial ; la conduite des transgresseurs, je la hais, elle ne s’attachera point à moi.
  1. Le cœur pervers s’éloignera de moi, je ne veux rien savoir du méchant ;
  2. celui qui calomnie secrètement son prochain, je le détruirai, celui qui a l’œil hautain et le cœur enflé, je ne le supporterai pas.
  3. Mes yeux seront sur les gens sûrs du pays, pour qu’ils habitent avec moi ; celui qui marche dans la voie parfaite, celui-là me servira ;
  4. celui qui use de tromperie n’habitera point dans ma maison ; celui qui profère le mensonge ne subsistera point devant mes yeux.
  5. Chaque matin je retrancherai tous les méchants de la terre, pour bannir de la cité de l’Éternel tous les ouvriers d’iniquité.

 

Rosenmüller et d’autres commentateurs supposent avec assez de vraisemblance, que David composa ce psaume dans le temps où il fut reconnu roi par toutes les tribus, et où il fixa sa résidence à Jérusalem, après en avoir expulsé les Jébusiens (2 S 5.1-12). Il y exprime la résolution de remplir tous les devoirs d’un roi juste et craignant Dieu. Mais l’idéal qu’il nous présente n’a été pleinement réalisé ni par lui ni par aucun autre roi d’Israël, en sorte que ce psaume peut être considéré en même temps comme une prophétie du règne du Messie, assez semblable à celle qui est contenue dans le Psaume 72 ; c’est aussi probablement pourquoi il a été placé dans le recueil à côté des Psaumes qui sont relatifs au second avènement. Considéré comme manuel des devoirs d’un prince, il est très utile à méditer, non-seulement pour les monarques et les grands de ce monde, mais en général pour tous ceux qui ont à exercer quelque autorité, notamment pour les chefs de famille ; nous y trouvons un commentaire de ces belles paroles de Josué : Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel (Js 24.15).

Dans la première strophe, le psalmiste s’engage à se tenir lui-même fortement attaché au bien (1-3), dans la seconde, à travailler avec zèle à l’extirpation des méchants (4-8).

Verset 1. Je veux chanter l’amour et la justice, et, en ton honneur, ô Éternel! entonner des psaumes.

Calvin et d’autres commentateurs croient que David parle de l’amour et de la justice comme de vertus que le roi doit pratiquer ; mais le parallélisme avec le second hémistiche indique qu’il est question de l’amour et de la justice de Dieu, qu’il se propose de méditer et de chanter, afin de s’engager lui-même à ses devoirs. Comp. Ps 89.2.

Verset 2. Je veux agir sagement dans la voie parfaite, — quand viendras-tu à moi! — je veux marcher avec un cœur parfait, au milieu de ma maison.

Après le premier hémistiche, le psalmiste s’interrompt, arrêté qu’il est par le sentiment de sa faiblesse et de la grandeur de sa tâche, et il implore le secours de Dieu par ce vœu : Quand viendras-tu à moi! — Sur les expressions : voie parfaite, cœur parfait, voyez l’explication de Ps 15.2. — « David sent que la dignité royale est une charge difficile, qui expose à beaucoup de tentations, à l’aveuglement, etc. » (Calvin). — Par sa maison, David entend sans doute aussi son peuple.

Verset 3. Je ne mettrai devant mes yeux aucune œuvre de Bélial ; la conduite des transgresseurs, je la hais, elle ne s’attachera point à moi.

Œuvre de Bélial, voyez Ps 41.9, où se retrouve aussi l’image du troisième hémistiche. — « On ne peut punir le mal énergiquement que lorsqu’on l’a soi-même en horreur » (Calvin).

Versets 4-7. Le cœur pervers s’éloignera de moi, je ne veux rien savoir du méchant ; celui qui calomnie secrètement son prochain, je le détruirai, celui qui a l’œil hautain et le cœur enflé, je ne le supporterai pas. Mes yeux seront sur les gens sûrs du pays, pour qu’ils habitent avec moi ; celui qui marche dans la voie parfaite, celui-là me servira ; celui qui use de tromperie n’habitera point dans ma maison ; celui qui profère le mensonge ne subsistera point devant mes yeux.

Les meilleures qualités et intentions d’un roi sont rendues inutiles s’il est mal servi.

Verset 8. Chaque matin je retrancherai tous les méchants de la terre, pour bannir de la cité de l’Éternel tous les ouvriers d’iniquité.

Les mots chaque matin font ressortir le zèle du psalmiste, sa persévérance dans la répression des méchants. « Dieu déteste chez les princes la mollesse, le manque d’énergie, les délais » (Calvin). Le prince doit se souvenir qu’il ne porte point l’épée en vain (Rm 13.4).

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 159-161

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